Moi qui ne regarde habituellement pas la télé, je dois dire
qu’il y a depuis peu une émission qui me force de plus en plus à contempler le
petit écran, même si je peux bien sûr visionner les épisodes qui me manquent sur
Youtube ou Dailymotion.
Je veux parler de l’émission Face à Face sur CNEWS, animée
magistralement par Christine Kelly.
Cette émission met le journaliste Eric Zemmour en face d’un
contradicteur pour un débat d’une trentaine de minutes, durée qui n’est pas
excessivement longue mais permet à chaque débatteur d’expliciter son point de
vue, … sauf bien sûr quand il s’agit de Bernard Henri Levy, dont le manque
criant de culture et l’incohérence globale ne lui laisse d’autre choix
que de couper en permanence la parole de Zemmour.
Mais passons…
L’une de ces émissions, en particulier m’a marqué, celle-ci-dessous
et je voudrais brièvement partager les réflexions qu’elle m’inspire.
Tout d’abord, Zemmour est exceptionnellement cultivé.
Et je pense que c’est une des raisons pour lesquelles il
pouvait difficilement trouver une émission qui le mette en valeur : le
niveau culturel général à la télévision est trop bas. Ses contradicteurs n’ont
pas le niveau à de rares exceptions près : Michel Onfray, Matthieu Bock-Côté et sur cette émission,
Thierry Lentz.
Les adversaires de Zemmour ont tout le landerneau médiatique
à leur disposition. Ils ne sont même pas obligés de travailler leurs dossiers.
Les personnes qui comme Zemmour dénoncent le système se doivent d’être
excellents pour, tel Jean II, se garder des attaques des droite et de gauche.
Pour aller plus loin sur ce sujet, franchement, je ne
comprends pas pourquoi l’émission « Zemmour & Naulleau » ne s’appelle
pas tout simplement « Zemmour & Co ». Il faut le dire : la grande majorité
regarde avant tout l’émission pour Zemmour.
Donc, lorsqu’on entend Naulleau
dire qu’il pense arrêter
de travailler avec Zemmour, on est pris d’un rire assez énorme qui pourrait
presque dégénérer en quinte de toux.
Dans le cadre du face
à face référencé plus haut, Thierry Lentz est excellent : il domine son
sujet de la tête et des épaules.
Ensuite, pour parler du fonds, bien que connaissant dans les
grandes largeurs l’histoire de Napoléon, je ne m’étais pas suffisamment rendu
compte, je dois bien le confesser, à quel point Napoléon était un génie.
Il faut écouter ces deux-là parler de Napoléon pour
comprendre la faculté de celui qui, parti de rien, réussit en quelques années à
pacifier la France, alors ruinée par la Révolution et à dominer toute l’Europe
(c’est-à-dire le monde, si vous m’excusez ce raccourci) à l’exception de la
perfide Albion.
On entend également que, contrairement à une idée répandue,
la très grande majorité des guerres que Napoléon eut à mener lui furent
imposées de l’extérieur.
On sait moins, et l’extrait n’en parle pas, que Napoléon fut
un très grand précurseur sur le plan des ressources humaines : c’est lui qui
a suscité et imposé la promotion au mérite. Ce qui tombe sous le sens aujourd’hui
ne l’était pas à l’époque où le commandement revenait de fait à la noblesse.
Le mouvement de destruction de l’histoire de France au
travers des livres d’histoires, dont parle Zemmour est extrêmement inquiétant
et, sans verser dans le complotisme, me semble bien faire parti d’un projet visant
à saborder la fierté légitime que les français devraient éprouver envers leur
pays.
La théorie particulièrement intéressante d’Eric Zemmour
selon laquelle la France avait vocation à rassembler toute l’Europe derrière
elle, devrait presque être enseignée à l’école. En cette période de
mondialisation potentiellement malheureuse, nous avons besoin d’histoires comme
celles-ci pour continuer à croire que l’Histoire s’écrira avec nous.
Toujours selon Zemmour, Napoléon aurait pressenti dès 1800
que l’on entrait dans l’ère des puissances globales, et que la France ne
pourrait en être, qu’en agrégeant l’Allemagne rhénane et l’Italie du Nord.
Si c’est vraiment avéré, alors ce type est vraiment un
incroyable génie !
Bien sûr, il y a les citations incroyables de prescience qui
lui sont attribuées : « laissons la Chine dormir. Car quand elle se
réveillera, le monde tremblera », mais il faut être honnête : cette
situation ne
peut pas être attribuée avec certitude à Napoléon.
L’écoute de ce débat entre les deux contradicteurs a
également renforcé mon aversion pour Talleyrand : quelle plaie ce mec !
Aujourd’hui, ce serait notre Dominique de Villepin, ou pire encore, notre Jacques
Attali...
Je ne connaissais pas cette situation de Giscard : « Si
Napoléon avait gagné, on aurait gagné 2 siècles », ce qui veut dire que le
projet européiste ne renierait pas les ambitions de Napoléon.
L’autre aspect intéressant, vers la fin du débat correspond au
parallèle entre la Grande Histoire et ce qui se passe en ce moment, avec la
Russie, avec les Etats-Unis.
Le prisme de l’histoire pour illustrer le rapprochement actuel
de Macron avec la Russie, et plus généralement le fait qu’il y a des
permanences est excellent.
On revient ainsi aux fondamentaux, après avoir cru comme
dirait Fukuyama que l’Histoire était terminée.
Et cela renforce à mon avis, l’importance de l’enseignement
de l’Histoire de France à l’école
Les trois dernières minutes consacrées au « piège
de Thucydide » et aux relations entre Chine et Etats-Unis concerne ces
sujets géopolitiques qui me fascinent tellement que jusqu’à il y a peu, j’avais
même du mal à concevoir qu’elles n’intéressent pas ma famille, mes relations, mon
cercle d’amis.
Lorsque dans mes discussions, je soulève un petit peu les
sujets de géopolitique ou de prospective, je lance le débat, je tourne la tête autour de moi, et je note
sobrement : tout le monde s’en fout.