dimanche 22 décembre 2019

Zemmour, Napoléon et l’histoire de France



Moi qui ne regarde habituellement pas la télé, je dois dire qu’il y a depuis peu une émission qui me force de plus en plus à contempler le petit écran, même si je peux bien sûr visionner les épisodes qui me manquent sur Youtube ou Dailymotion.

Je veux parler de l’émission Face à Face sur CNEWS, animée magistralement par Christine Kelly.

Cette émission met le journaliste Eric Zemmour en face d’un contradicteur pour un débat d’une trentaine de minutes, durée qui n’est pas excessivement longue mais permet à chaque débatteur d’expliciter son point de vue, … sauf bien sûr quand il s’agit de Bernard Henri Levy, dont le manque criant de culture et l’incohérence globale ne lui laisse d’autre choix que de couper en permanence la parole de Zemmour.

Mais passons…


L’une de ces émissions, en particulier m’a marqué, celle-ci-dessous et je voudrais brièvement partager les réflexions qu’elle m’inspire.


Tout d’abord, Zemmour est exceptionnellement cultivé.

Et je pense que c’est une des raisons pour lesquelles il pouvait difficilement trouver une émission qui le mette en valeur : le niveau culturel général à la télévision est trop bas. Ses contradicteurs n’ont pas le niveau à de rares exceptions près : Michel Onfray,  Matthieu Bock-Côté et sur cette émission, Thierry Lentz.

Les adversaires de Zemmour ont tout le landerneau médiatique à leur disposition. Ils ne sont même pas obligés de travailler leurs dossiers. 
Les personnes qui comme Zemmour dénoncent le système se doivent d’être excellents pour, tel Jean II, se garder des attaques des droite et de gauche.

Pour aller plus loin sur ce sujet, franchement, je ne comprends pas pourquoi l’émission « Zemmour & Naulleau » ne s’appelle pas tout simplement « Zemmour & Co ».  Il faut le dire : la grande majorité regarde avant tout l’émission pour Zemmour. 
Donc, lorsqu’on entend Naulleau dire qu’il pense arrêter de travailler avec Zemmour, on est pris d’un rire assez énorme qui pourrait presque dégénérer en quinte de toux.

Dans le cadre du face à face référencé plus haut, Thierry Lentz est excellent : il domine son sujet de la tête et des épaules.


Ensuite, pour parler du fonds, bien que connaissant dans les grandes largeurs l’histoire de Napoléon, je ne m’étais pas suffisamment rendu compte, je dois bien le confesser, à quel point Napoléon était un génie.

Il faut écouter ces deux-là parler de Napoléon pour comprendre la faculté de celui qui, parti de rien, réussit en quelques années à pacifier la France, alors ruinée par la Révolution et à dominer toute l’Europe (c’est-à-dire le monde, si vous m’excusez ce raccourci) à l’exception de la perfide Albion.

On entend également que, contrairement à une idée répandue, la très grande majorité des guerres que Napoléon eut à mener lui furent imposées de l’extérieur.

On sait moins, et l’extrait n’en parle pas, que Napoléon fut un très grand précurseur sur le plan des ressources humaines : c’est lui qui a suscité et imposé la promotion au mérite. Ce qui tombe sous le sens aujourd’hui ne l’était pas à l’époque où le commandement revenait de fait à la noblesse.

Le mouvement de destruction de l’histoire de France au travers des livres d’histoires, dont parle Zemmour est extrêmement inquiétant et, sans verser dans le complotisme, me semble bien faire parti d’un projet visant à saborder la fierté légitime que les français devraient éprouver envers leur pays.

La théorie particulièrement intéressante d’Eric Zemmour selon laquelle la France avait vocation à rassembler toute l’Europe derrière elle, devrait presque être enseignée à l’école. En cette période de mondialisation potentiellement malheureuse, nous avons besoin d’histoires comme celles-ci pour continuer à croire que l’Histoire s’écrira avec nous.

Toujours selon Zemmour, Napoléon aurait pressenti dès 1800 que l’on entrait dans l’ère des puissances globales, et que la France ne pourrait en être, qu’en agrégeant l’Allemagne rhénane et l’Italie du Nord.

Si c’est vraiment avéré, alors ce type est vraiment un incroyable génie !

Bien sûr, il y a les citations incroyables de prescience qui lui sont attribuées : « laissons la Chine dormir. Car quand elle se réveillera, le monde tremblera », mais il faut être honnête : cette situation ne peut pas être attribuée avec certitude à Napoléon.

L’écoute de ce débat entre les deux contradicteurs a également renforcé mon aversion pour Talleyrand : quelle plaie ce mec ! 
Aujourd’hui, ce serait notre Dominique de Villepin, ou pire encore, notre Jacques Attali...


Je ne connaissais pas cette situation de Giscard : « Si Napoléon avait gagné, on aurait gagné 2 siècles », ce qui veut dire que le projet européiste ne renierait pas les ambitions de Napoléon.

L’autre aspect intéressant, vers la fin du débat correspond au parallèle entre la Grande Histoire et ce qui se passe en ce moment, avec la Russie, avec les Etats-Unis.

Le prisme de l’histoire pour illustrer le rapprochement actuel de Macron avec la Russie, et plus généralement le fait qu’il y a des permanences est excellent.

On revient ainsi aux fondamentaux, après avoir cru comme dirait Fukuyama que l’Histoire était terminée.
Et cela renforce à mon avis, l’importance de l’enseignement de l’Histoire de France à l’école


Les trois dernières minutes consacrées au « piège de Thucydide » et aux relations entre Chine et Etats-Unis concerne ces sujets géopolitiques qui me fascinent tellement que jusqu’à il y a peu, j’avais même du mal à concevoir qu’elles n’intéressent pas ma famille, mes relations, mon cercle d’amis.

Lorsque dans mes discussions, je soulève un petit peu les sujets de géopolitique ou de prospective, je lance le débat, je tourne la tête autour de moi, et je note sobrement : tout le monde s’en fout.


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