« I don’t believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hands of government. That is, we can’t take it violently out of the hands of government, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can’t stop. »
Friedrich Hayek
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Je démarre, dans ce blog, une série de 7 articles détaillant les outils qui permettent à des degrés divers de prévoir plus ou moins à l’avance les tendances du cours du Bitcoin.
Pour ma part, je déplore justement que l’indicateur majeur qui mesure
l’intérêt du Bitcoin pour le grand public et même pour la plupart des
participants soit uniquement le cours du BTC en USD (ou bien EUR, YEN,…)
Des indicateurs tels que le nombre de particuliers possédant des
Bitcoins ou bien encore le nombre de sites marchands seraient bien plus
intéressants, mais hélas sont très difficiles à évaluer précisément.
Et puis, que veulent les lecteurs ?
Ils veulent avant tout savoir si la cryptomonnaie qu’ils détiennent va
prendre de la valeur en monnaie fiat, pour la revendre et s'enrichir. C’est leur préoccupation numéro un, sans
doute la seule.
Pour y répondre, je commencerais dans cet article par examiner une
série d’indicateurs macros, en rapport avec l’usage croissant des
cryptomonnaies dans le monde.
Dans l’article suivant, je décrirai un indice qui fera les délices des
chartistes, le Mayer Multiple.
Le troisième article abordera un autre indicateur, le Puell Multiple.
Dans le quatrième article, je mettrai en lumière, si vous ne le
connaissez pas déjà, l’indicateur BEAM.
Mon cinquième article aura pour objet le « Power Law
Oscillator ».
Mon sixième article traitera de l’un de mes indicateurs favoris, sans
doute parce qu’il n’est pas chartiste, le Bitcoin Stock to Flow Model.
Et enfin dans le septième article, nous élargirons le champs des
possibles en décrivant les conditions qui risquent de provoquer un afflux
d’argent dans les cryptomonnaies, et tout particulièrement le Bitcoin.
Commençons tout de suite par les indicateurs macros.
Il y a deux
indicateurs qui viennent immédiatement en tête : le calendrier des
« halvings », cette réduction algorithmique de la réduction du nombre
de Bitcoins alloués au mineur et le « hashrate », l’indicateur de la
puissance de calcul qui entretient le réseau.
Le prochain
« halving » est prévu pour
le mois de Mai, la date précise n’est pas encore connue.
En principe,
c’est un élément de nature à faire augmenter les cours, et c’est normal,
s’agissant d’une monnaie déflationniste.
Les
caractéristiques du « hashrate »
sont en constante augmentation.
Evolution du hashrate de Bitcoin en 2019 – Source :
blockchain.com
Le
JournalduCoin rapporte que le
7 Janvier, la puissance de hachage a atteint la valeur phénoménale de
120 475 000 TH/s, ce qui est époustouflant et montre que les
miners, dans leur ensemble, conservent leur confiance dans l’évolution du prix
du produit.
En fait,
pour analyser correctement l’évolution justifiée ou non du taux de hashage, le
mieux est de croiser l’évolution du taux de hachage et du prix en USD en vue
logarithmique.
C’est ce que
nous permet de faire le site Coinmetrics.
La zone en
rouge pâle représente le taux de hachage tandis que le rouge un peu plus vif
donne l’indication du prix. On observe une certaine convergence.
Un signal
faible peu étudié concerne également le rythme d’augmentation du nombre d’ATMs Bitcoins
en fonctionnement à travers le monde.
Evolution du nombre de machines Crypto ATM dans le
monde – Source : CoinATM Radar
Encore plus
parlant que l’évolution du nombre de machines Crypto ATM, le volume des
échanges.
Les
informations ci-dessous sont compilées par CoinMarketCap. La seule information intéressante
est qu’en ce début d’année 2020, le volume des échanges est significativement
au-dessus de celui expérimenté pendant la bulle de fin 2017. Du point de vue
des volumes, l’intérêt est bel et bien là.
La charte des volumes – Source : Coinmarketcap
Recherche sur le mot-clé Bitcoin – Source :
Google.com
Le site Coin.Dance donne des indicateurs
similaires.
Cet
indicateur est relativement peu significatif aujourd’hui : la plupart des
usagers d’Internet ont désormais entendu parler de Bitcoin et la recherche
porte en général sur des termes plus précis.
Indicateur du nombre de tweets impliquant Bitcoin –
Source : bitinfocharts.com
Un autre
indicateur de vente intéressant serait de connaitre l’évolution du nombre de
porte-monnaie matériels vendus par Ledger et Trezor, les deux principaux
fabricants de porte-monnaie de cryptomonnaie.
Cette
information n’est malheureusement pas connue … même si, en allant physiquement,
au siège social de Ledger à Paris, nous sommes accueillis sur notre gauche par
un écran qui reprend en temps réel le nombre de portefeuille de crypto-monnaies
vendus par la société.
La quantité
de Bitcoin Dormants est un indicateur à regarder. Un Bitcoin est dormant si son
adresse publique n’a pas transité sur la blockchain au cours d’un intervalle à
définir.
Nombre de Bitcoins dormants depuis une certaine date –
Source : bitinfocharts.com
L’un des
aspects les plus intéressants sur la vitalité du projet Bitcoin et les plus
sous-estimés, selon moi, concerne le nombre et la qualité des développeurs
Bitcoin.
Bitcoin est
avant tout un projet décentralisé, open source : il n’y a aucune garantie
que la communauté se mobilise pour le faire évoluer, notamment par rapport aux
monnaies concurrentes, et ce d’autant plus que la communauté n’a pas vraiment
de leader pour le faire évoluer.
Et pourtant,
de ce point de vue, 2020 s’annonce comme une grande année pour le code Bitcoin.
Comme le
rapporte le site Cryptonaute, une
grosse mise à jour s’approche pour Bitcoin avec l’implémentation des
signatures Schnorr, ainsi que Taproot, un système de contrats intelligents.
Les
signatures de Schnorr, tombés dans le domaine public depuis quelques temps,
permettront de réduire la taille des transactions.
Taproot
permet également de réduire la taille des transactions, notamment en masquant
du code non exécuté.
Ces
modifications représentent la plus grosse évolution depuis l’activation de
Segwit en 2017.
Bitcoin est
un projet mené sur le site GitRun. Il est donc possible à tout instant de
connaitre les contributions.
A ce sujet, le site GitGitRun.com répertorie l’évolution des contributions depuis Novembre 2019.
A ce sujet, le site GitGitRun.com répertorie l’évolution des contributions depuis Novembre 2019.
Cette
question du nombre de développeurs en amène une autre, stratégique, sur la manière
dont est financée le développement du Bitcoin. D’après l’article
de Cryptonews, le financement vient en partie de sources privées et
d’institutionnels qui ont intérêt à ce que le Bitcoin poursuive son essor.
C’est un modèle fragile mais qui semble fonctionner pour le moment.
Que nous
apprennent ces différents éléments macros ?
Ils nous indiquent que, quel
que soit l’indicateur macro retenu : taux du hashrate, la quantité
de développeurs, les volumes, le nombre d’ATMs Bitcoin, … L’intérêt pour les
cryptomonnaies en général et le Bitcoin en particulier, ne faiblit pas, bien au
contraire.
C’est un
facteur de soutien des cours. Dis autrement, « l’expérience Bitcoin »
semble fonctionner, et cette expérience n’a que 10 ans d’histoire.
Dans le
deuxième article, nous verrons l’utilisation du Mayer Multiple, pour
l’évaluation graphique de l’attractivité du Bitcoin.