vendredi 21 février 2020

1/7 Bitcoin : les indicateurs macros






« I don’t believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hands of government. That is, we can’t take it violently out of the hands of government, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can’t stop. »

Friedrich Hayek



Je démarre, dans ce blog, une série de 7 articles détaillant les outils qui permettent à des degrés divers de prévoir plus ou moins à l’avance les tendances du cours du Bitcoin.

Pour ma part, je déplore justement que l’indicateur majeur qui mesure l’intérêt du Bitcoin pour le grand public et même pour la plupart des participants soit uniquement le cours du BTC en USD (ou bien EUR, YEN,…)

Des indicateurs tels que le nombre de particuliers possédant des Bitcoins ou bien encore le nombre de sites marchands seraient bien plus intéressants, mais hélas sont très difficiles à évaluer précisément.
Et puis, que veulent les lecteurs ?
Ils veulent avant tout savoir si la cryptomonnaie qu’ils détiennent va prendre de la valeur en monnaie fiat, pour la revendre et s'enrichir. C’est leur préoccupation numéro un, sans doute la seule.

Pour y répondre, je commencerais dans cet article par examiner une série d’indicateurs macros, en rapport avec l’usage croissant des cryptomonnaies dans le monde.

Dans l’article suivant, je décrirai un indice qui fera les délices des chartistes, le Mayer Multiple.

Le troisième article abordera un autre indicateur, le Puell Multiple.

Dans le quatrième article, je mettrai en lumière, si vous ne le connaissez pas déjà, l’indicateur BEAM.

Mon cinquième article aura pour objet le « Power Law Oscillator ».
Mon sixième article traitera de l’un de mes indicateurs favoris, sans doute parce qu’il n’est pas chartiste, le Bitcoin Stock to Flow Model.

Et enfin dans le septième article, nous élargirons le champs des possibles en décrivant les conditions qui risquent de provoquer un afflux d’argent dans les cryptomonnaies, et tout particulièrement le Bitcoin.


Commençons tout de suite par les indicateurs macros.
Il y a deux indicateurs qui viennent immédiatement en tête : le calendrier des « halvings », cette réduction algorithmique de la réduction du nombre de Bitcoins alloués au mineur et le « hashrate », l’indicateur de la puissance de calcul qui entretient le réseau.

Le prochain « halving » est prévu pour le mois de Mai, la date précise n’est pas encore connue.
En principe, c’est un élément de nature à faire augmenter les cours, et c’est normal, s’agissant d’une monnaie déflationniste.

Les caractéristiques du « hashrate » sont en constante augmentation.
Evolution du hashrate de Bitcoin en 2019 – Source : blockchain.com

Le JournalduCoin rapporte que le 7 Janvier, la puissance de hachage a atteint la valeur phénoménale de 120 475 000 TH/s, ce qui est époustouflant et montre que les miners, dans leur ensemble, conservent leur confiance dans l’évolution du prix du produit.
En fait, pour analyser correctement l’évolution justifiée ou non du taux de hashage, le mieux est de croiser l’évolution du taux de hachage et du prix en USD en vue logarithmique.
C’est ce que nous permet de faire le site Coinmetrics.
La zone en rouge pâle représente le taux de hachage tandis que le rouge un peu plus vif donne l’indication du prix. On observe une certaine convergence.


Evolution simultanée du prix d’1 BTC (en USD) et de la puissance de Hachage – Source : Coinmetrics

Un signal faible peu étudié concerne également le rythme d’augmentation du nombre d’ATMs Bitcoins en fonctionnement à travers le monde.


Evolution du nombre de machines Crypto ATM dans le monde – Source : CoinATM Radar


Encore plus parlant que l’évolution du nombre de machines Crypto ATM, le volume des échanges.
Les informations ci-dessous sont compilées par CoinMarketCap. La seule information intéressante est qu’en ce début d’année 2020, le volume des échanges est significativement au-dessus de celui expérimenté pendant la bulle de fin 2017. Du point de vue des volumes, l’intérêt est bel et bien là.

La charte des volumes – Source : Coinmarketcap


On peut par ailleurs regarder l’évolution du nombre de recherche avec le terme Bitcoin sur Google.

Recherche sur le mot-clé Bitcoin – Source : Google.com

Le site Coin.Dance donne des indicateurs similaires.
Cet indicateur est relativement peu significatif aujourd’hui : la plupart des usagers d’Internet ont désormais entendu parler de Bitcoin et la recherche porte en général sur des termes plus précis.

Sur Twitter, la quantité de tweets avec le terme Bitcoin est aussi en augmentation :

Indicateur du nombre de tweets impliquant Bitcoin – Source : bitinfocharts.com

Un autre indicateur de vente intéressant serait de connaitre l’évolution du nombre de porte-monnaie matériels vendus par Ledger et Trezor, les deux principaux fabricants de porte-monnaie de cryptomonnaie.
Cette information n’est malheureusement pas connue … même si, en allant physiquement, au siège social de Ledger à Paris, nous sommes accueillis sur notre gauche par un écran qui reprend en temps réel le nombre de portefeuille de crypto-monnaies vendus par la société.

La quantité de Bitcoin Dormants est un indicateur à regarder. Un Bitcoin est dormant si son adresse publique n’a pas transité sur la blockchain au cours d’un intervalle à définir.


Nombre de Bitcoins dormants depuis une certaine date – Source : bitinfocharts.com

L’un des aspects les plus intéressants sur la vitalité du projet Bitcoin et les plus sous-estimés, selon moi, concerne le nombre et la qualité des développeurs Bitcoin.
Bitcoin est avant tout un projet décentralisé, open source : il n’y a aucune garantie que la communauté se mobilise pour le faire évoluer, notamment par rapport aux monnaies concurrentes, et ce d’autant plus que la communauté n’a pas vraiment de leader pour le faire évoluer.

Et pourtant, de ce point de vue, 2020 s’annonce comme une grande année pour le code Bitcoin.

Comme le rapporte le site Cryptonaute, une grosse mise à jour s’approche pour Bitcoin avec l’implémentation des signatures Schnorr, ainsi que Taproot, un système de contrats intelligents.
Les signatures de Schnorr, tombés dans le domaine public depuis quelques temps, permettront de réduire la taille des transactions.
Taproot permet également de réduire la taille des transactions, notamment en masquant du code non exécuté.

Ces modifications représentent la plus grosse évolution depuis l’activation de Segwit en 2017.

Bitcoin est un projet mené sur le site GitRun. Il est donc possible à tout instant de connaitre les contributions.


A ce sujet, le site GitGitRun.com répertorie l’évolution des contributions depuis Novembre 2019.


Nombre total de contributions sur le projet Bitcoin – Source : GitGitRun

Cette question du nombre de développeurs en amène une autre, stratégique, sur la manière dont est financée le développement du Bitcoin. D’après l’article de Cryptonews, le financement vient en partie de sources privées et d’institutionnels qui ont intérêt à ce que le Bitcoin poursuive son essor. C’est un modèle fragile mais qui semble fonctionner pour le moment.


Que nous apprennent ces différents éléments macros ?

Ils nous indiquent que, quel que soit l’indicateur macro retenu : taux du hashrate, la quantité de développeurs, les volumes, le nombre d’ATMs Bitcoin, … L’intérêt pour les cryptomonnaies en général et le Bitcoin en particulier, ne faiblit pas, bien au contraire.

C’est un facteur de soutien des cours. Dis autrement, « l’expérience Bitcoin » semble fonctionner, et cette expérience n’a que 10 ans d’histoire.

Dans le deuxième article, nous verrons l’utilisation du Mayer Multiple, pour l’évaluation graphique de l’attractivité du Bitcoin.





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