dimanche 29 septembre 2019

Yves Cochet : Survivor !


Un ami me présente cette interview d’Yves Cochet et me demande ce que j’en pense.

Pour commencer, j’ai une bonne voire une très bonne opinion d’Yves Cochet, ce qui est assez rare s’agissant d’un homme politique, et exceptionnel s’agissant d’un écologiste (je crois bien que c’est le seul).

Je croyais me souvenir qu’il était auteur du livre : « l’Humanité disparaitra : bon débarras ». Mais non, c’est Yves Paccalet ! D’ailleurs, au-delà de la substance, je trouve qu’un titre aussi accrocheur montre que l’auteur a compris beaucoup de choses au système capitaliste et à la psychologie humaine. Mais je m’égare…

Pour en revenir au fond du sujet, je pense qu’Yves Cochet a potentiellement raison et que ce qu’il décrit est tout à fait plausible.

Je suis au courant des problèmes qui sont devant nous depuis très longtemps, et j’ai passé beaucoup de temps à en parler, pour constater à chaque fois le même mutisme ou tout simplement un manque d’intérêt.
L’analyse d’Yves Cochet n’est bien sûr pas nouvelle. Il y a plus de 10 ans, j’ai lu et analysé les documents présents sur le site courtfool.info, en particulier la page « World Energy and Population » qui développe et approfondit les sujets d’Yves Cochet, bien mieux que ce dernier.


L’image de Paul Chefurka est bien plus intéressante et réfléchie que celle d’Yves Cochet.

Elle fait état d’un plafond de verre issu de l’incapacité à trouver de nouvelles sources d’énergie qui, de gré ou de force fera baisser la population mondiale à un niveau de l’ordre de 1,8 milliards d’individus à la fin du 21ème siècle.

Là où Yves Cochet se plante, c’est à vouloir dire qu’en 2030, le moyen de locomotion principal sera le cheval. Il a peut-être raison, mais il se décrédibilise à vouloir donner une date aussi rapprochée.
Il ne faut pas enterrer si rapidement le génie humain et sa capacité sans cesse renouvelée à repousser la poussière sous  le tapis.

Et puis, quand Cochet parle du GIEC, là il n’est plus du tout crédible : cet organisme, sous égide de l’ONU, est avant tout politique. Mais quand il dit qu’il n’y aura pas une cause unique et que l’effondrement de note civilisation sera systémique et global, je le rejoins à 100%, car tout est effectivement interconnecté.

Il y a aujourd’hui énormément de problèmes qui tournoient tous, tels des vautours autour de notre civilisation mondiale. Tous ne sont pas mortels, mais certains sont extrêmement dangereux.

Parmi les problèmes qui n’annoncent pas la fin de la civilisation :
·        Le (soi-disant) réchauffement climatique
·        La crise monétaire internationale
·        L’abrutissement complet des jeunes générations. Pas la mienne, celles d’après (humour…Quoique)


Parmi les problèmes extrêmement dangereux :
·        Notre dépendance énergétique au pétrole
·        La perte de la biodiversité
·        L’explosion démographique


Commençons par les problèmes qui n’en sont pas vraiment, ou plutôt qui ne remettent pas en cause la civilisation actuelle :
1)      Le réchauffement climatique : il y a tellement de trucs pseudo-mystiques dans cette affirmation qu’il va falloir que je fasse un billet, bien documenté croyez-moi, pour remettre les pendules à l’heure.
Juste pour vous secouer un peu la pulpe : le consensus scientifique indique que le niveau de CO2 serait une conséquence et non pas une cause du réchauffement climatique.
Mais au-delà de tout cela, je ne nie pas qu’il y a un réchauffement climatique. Je dis que nous ne savons pas s’il y a un réchauffement, et s’il y en a un, nous ne savons pas s’il est causé par l’activité humaine.
Le réchauffement climatique en lui-même ne sera pas la cause de la fin de la civilisation.

2)      La crise monétaire internationale : celle-là, on est sûr de l’avoir.
Le grand jubilé mondial par la déflation, ou plus probablement par l’hyperinflation.
On ne sait pas quand ça part (sinon, j’arrêterais tout de suite de bosser), on ne sait pas combien de temps dure le processus, … mais on sait que ça va venir.
Et après ?
Les gars comme moi qui ont bossé toute leur vie pour être trahis par une bande de crapules monétaristes, sauteront en parachute sans parachute. 
Ceux qui n’ont pas de courage, se contenteront d’avaler des cachets. Mais la vie et la civilisation repartiront … pour les autres.

3)      Les jeunes générations sont des crétins : je l’aime celle-là.
Attention, je ne parle pas de tout le monde, je généralise bien sûr.
C’est le moment de ressortir une citation de Mikael Hopf que j’apprécie également : «Hard times create strong men. Strong men create good times. Good times create weak men. And, weak men create hard times ».


Maintenant, parlons des vrais sujets d’Homme :


1)      La fin du pétrole bon marché.
On n’ose pas trop le dire, mais toute notre civilisation est basée sur l’énergie. Et aujourd’hui, nous n’avons pas encore d’écosystème en place pour remplacer le pétrole. Ca vient, très timidement.
Que l’Iran se décide, par exemple, à bloquer le détroit d’Ormuz, et cela pourrait provoquer un baril à 250 dollars et une réaction en chaîne qui laisserait des tas d’entreprises sur la paille. La Fed aurait beau imprimer des tombereaux de pognon, cela ne résoudrait pas la situation. Il y a d’autres scénarios bien sûr.
Et je suis à fond, derrière Yves Cochet quand on lui dit : « ha oui, mais vous vous êtes trompés, car vous n’aviez pas prévu le pétrole de schiste, na na na… » et qu’il répond en substance que c’est un épiphénomène. On a repoussé l’addition de quelques années ou dizaines d’années, c’est tout. 
Vous noterez que je ne parle pas de la fin du pétrole, je parle de la fin du pétrole pas (trop) cher.

2)      La perte de la biodiversité
C’est la phrase clé de toute l’interview d’Yves Cochet :
« En trente ans, on a perdu 75 % des insectes. En quinze ans, 30 % des   oiseaux. Et on croit que ça va durer comme ça jusque 2050  ? Non, on va mourir. »



Vous comprendrez que quand je vois la petite Greta qui vient nous parler du CO2 sans jamais mentionner la biodiversité, je me marre, comme Coluche.
En fait, j’exagère peut-être, je n’ai jamais eu le courage de l’écouter jusqu’au bout…

Et pourquoi on ne parle pas de la perte de la biodiversité s’il vous plait ?
Parce que si on creuse le sujet de la biodiversité, ça veut dire qu’il y a moins d’espèces. Et si cela se produit, c’est parce qu’il y en a une qui accapare tout : l’être humain.
Pour son activité, pour son confort, l’être humain annihile tout. Et ça va lui retomber sur la figure.

3)      L’explosion démographique : le sujet précédent (la perte de la biodiversité) est un corollaire direct de l’explosion démographique et du mode de vie qui va avec.
Avant même que je ne m’intéresse à tous ces sujets, j’avais le vague pressentiment qu’on était trop nombreux.
Claude Levi Strauss, le grand ethnologue disait :
"La population mondiale comptait à ma naissance 1,5 milliard d'habitants. Quand j'entrai dans la vie active, vers 1930, ce nombre s'élevait à 2 milliards. Il est de 6 milliards aujourd'hui, et il atteindra 9 milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Ils nous disent certes que ce dernier chiffre représentera un pic et que la population déclinera ensuite, si rapidement, ajoutent certains, qu'à l'échelle de quelques siècles une menace pèsera sur la survie de notre espèce. De toute façon, elle aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d'espèces animales et végétales."

Tous ceux qui se préoccupent de l’explosion démographique ne sont pas à la mode, soit parce qu’on les tourne en ridicule, du fait que les prédictions de notre ancêtre Malthus ne se sont pas réalisées, soit sont ostracisés car on suppose que notre solution est forcément fasciste ou pire.



Alors, face à tous ces problèmes à priori insurmontables, l’humanité est-t-elle menacée ? L’humanité dans son ensemble, je ne pense pas. Mais notre style de vie, très certainement.

Or aujourd’hui, comme le précise Bruno Bertez, il y a trop de jouisseurs et pas assez de producteurs.

Je vais le redire en langage moins policé : il y a trop de branleurs qui travaillent chez GCAM (Gros Cons Asset Management) et dont le boulot est de choisir où investir parmi des valeurs qui sont certaines d’inflater, compte tenu de la politique d’impression monétaire des banques centrales.

On pourrait croire que je m’éloigne du sujet, mais en fait pas tant que cela : tout est fait pour récompenser le monde du spectacle et ceux qui bossent chez Gros Cons Asset Management.
Et tout est fait pour que les producteurs, en particulier les agriculteurs, s’appauvrissent.

Excusez-moi, mais cette civilisation qui tue ses producteurs à petit feu, n’aura que ce qu’elle mérite.

Pourrait-il se produire quelque chose qui nous évite le désastre ?

Oui, éventuellement, si on arrive à trouver suffisamment tôt une technologie du style « fusion nucléaire », nous n’éviterons pas les autres problèmes, mais nous pourrons  contenir en grande partie l’effondrement. 

La seule chose dont je sois intimement persuadé, c’est que l’augmentation actuelle de la démographie n’est pas tenable.
C’est absolument faux, je l’ai constaté de mes yeux vus en Afrique et c’est tellement évident pour moi que je n’ai pas envie de l’expliquer plus en détails.

Pour finir, souvenons-nous des 10 principes inscrits sur les « Georgia Guidestones » en Georgie, et en particulier du premier d’entre eux : « maintain humanity under 500,000,000 in perpetual balance with nature ».




samedi 28 septembre 2019

Jacques Chirac et ... Charles de Gaulle



Je me souviens encore avec émotion de chacune de mes rencontres avec Jacques Chirac.

J’enfonce une porte ouverte en disant qu’humainement Chirac était exceptionnel.

Par contre, je suis peiné de voir qu’il faudrait presque prendre la peine d’expliquer pourquoi il était un très mauvais président.

Un sondage du Figaro indique qu’ils sont 55% à considérer qu’il a été un bon président.
Et là, on se dit que les français sont des veaux !
Et puis, on se dit que ce n’est pas bien d’insulter les veaux.

Je ne vais pas rentrer dans le débat d’expliquer pourquoi Jacques Chirac, même s’il a beaucoup aimé la France et les français, était un mauvais président (pas autant que Mitterrand, n’exagérons pas).
Je vais parler de la personnalité et surtout de la vie de Chirac !

A l’annonce de sa mort, j’ai pris le temps de me replonger dans sa biographie, et j’étais agacé : le type a eu une vie incroyable… A la limite, la politique, c’était un bonus.
J'étais aussi agacé, reconnaissons-le, parce que, pour faire ce qu'il voulait faire, il fallait avoir accès à un fric monstre. 

Je savais déjà qu’avant son élection, il était allé plus de 50 fois au Japon (d’où les rumeurs…). Je ne sais pas si vous imaginez le coût pour aller en avion au Japon dans les années 70.

Chirac était un homme extrêmement cultivé qui pouvait se donner le luxe de souhaiter passer pour un inculte : la plupart du temps, c’est quand même l’inverse.
Chirac a eu des aventures incroyables, a pu voyager dans le cadre de ses fonctions, coucher avec toutes les femmes qu’il souhaitait (le pouvoir attire les femmes, comme l’étron attire certaines mouches)...

Il a pu faire tout cela, parce qu’il n’avait pas de soucis d’argent. Simplement le souci de se faire élire.
Je ne sais pas vous, mais moi, je me dis que ce type aurait fait un excellent conservateur du Musée Guimet !
Mais pas un président de la République. Et tout naturellement, je veux faire l’analogie avec de Gaulle.

Charles de Gaulle est fait pour être président de la République. Notre pays tout entier coule dans ses veines. Il est la France, avec ce qu’il faut de stratégie, de majesté, de constance dans l’action et la réflexion, de profondeur de vue…

Chirac est un goinfre, et quoi qu’il s’en défende, ses abus ne font pas pschitt

Il est excellent dans la conquête du pouvoir et minable dans son exercice.

Et justement, là où je veux en venir, c’est que Chirac est un jouisseur. Il est adapté à pratiquement n’importe quelle époque et n’importe quelle situation. Quelles que soient les circonstances, son charisme lui permet d’occuper une position élevée. Avec un peu de constance et beaucoup de chances, il peut occuper la fonction suprême. Et c’est ce qu’il a fait. Deux fois.

Pour que Charles de Gaulle soit élu président, il a fallu une conjoncture exceptionnelle. S’il n’y avait pas eu la deuxième guerre mondiale, il n’aurait peut-être pas dépassé le statut social de sous-secrétaire d’Etat à la Guerre. 
Son honnêteté intellectuelle et sa probité l’auraient empêché de recourir à tous les coups bas et tous les « assassinats politiques » auxquels les politiciens de métier n’hésitent à se livrer.  

Ce sont les circonstances qui façonnent les Très Grands Hommes et leurs donnent la visibilité qu’ils méritent. Ne l’oublions jamais.

Il y a d’autres enseignements à tirer de cette comparaison, mais ce sera l’occasion d’un prochain billet.



L'excellente surprise Sarah Knafo !

 Je démarre cette année 2025 avec un article dédiée à Sarah Knafo, l'excellente surprise de cette année 2024 qui s'est pourtant révé...