Un ami me présente cette
interview d’Yves Cochet et me demande ce que j’en pense.
Pour commencer, j’ai une bonne voire une très bonne opinion
d’Yves Cochet, ce qui est assez rare s’agissant d’un homme politique, et
exceptionnel s’agissant d’un écologiste (je crois bien que c’est le seul).
Je croyais me souvenir qu’il était auteur du livre :
« l’Humanité
disparaitra : bon débarras ». Mais non, c’est Yves
Paccalet ! D’ailleurs, au-delà de la substance, je trouve qu’un titre
aussi accrocheur montre que l’auteur a compris beaucoup de choses au système
capitaliste et à la psychologie humaine. Mais je m’égare…
Pour en revenir au fond du sujet, je pense qu’Yves Cochet a
potentiellement raison et que ce qu’il décrit est tout à fait plausible.
Je suis au courant des problèmes qui sont devant nous depuis
très longtemps, et j’ai passé beaucoup de temps à en parler, pour constater à
chaque fois le même mutisme ou tout simplement un manque d’intérêt.
L’analyse d’Yves Cochet n’est bien sûr pas nouvelle. Il y a
plus de 10 ans, j’ai lu et analysé les documents présents sur le site courtfool.info, en particulier la page
« World Energy and Population » qui développe et approfondit les
sujets d’Yves Cochet, bien mieux que ce dernier.
L’image de Paul Chefurka est bien plus intéressante et
réfléchie que celle d’Yves Cochet.
Elle fait état d’un plafond de verre issu de l’incapacité à
trouver de nouvelles sources d’énergie qui, de gré ou de force fera baisser la
population mondiale à un niveau de l’ordre de 1,8 milliards d’individus à la
fin du 21ème siècle.
Là où Yves Cochet se plante, c’est à vouloir dire qu’en
2030, le moyen de locomotion principal sera le cheval. Il a peut-être raison,
mais il se décrédibilise à vouloir donner une date aussi rapprochée.
Il ne faut pas enterrer si rapidement le génie humain et sa
capacité sans cesse renouvelée à repousser la poussière sous le tapis.
Et puis, quand Cochet parle du GIEC, là il n’est plus du
tout crédible : cet organisme, sous égide de l’ONU, est avant tout
politique. Mais quand il dit qu’il n’y aura pas une cause unique et que
l’effondrement de note civilisation sera systémique et global, je le rejoins à
100%, car tout est effectivement interconnecté.
Il y a aujourd’hui énormément de problèmes qui tournoient
tous, tels des vautours autour de notre civilisation mondiale. Tous ne sont pas
mortels, mais certains sont extrêmement dangereux.
Parmi les problèmes qui n’annoncent pas la fin de la
civilisation :
·
Le (soi-disant) réchauffement climatique
·
La crise monétaire internationale
·
L’abrutissement complet des jeunes générations.
Pas la mienne, celles d’après (humour…Quoique)
Parmi les problèmes extrêmement dangereux :
· Notre dépendance énergétique au pétrole
·
La perte de la biodiversité
· L’explosion démographique
Commençons par les problèmes qui n’en sont pas vraiment, ou
plutôt qui ne remettent pas en cause la civilisation actuelle :
1)
Le réchauffement climatique : il y a
tellement de trucs pseudo-mystiques dans cette affirmation qu’il va falloir que
je fasse un billet, bien documenté
croyez-moi, pour remettre les pendules à l’heure.
Juste pour vous secouer un peu la
pulpe : le consensus scientifique indique que le niveau de CO2 serait une
conséquence et non pas une cause du réchauffement climatique.
Mais au-delà de tout cela, je ne nie pas
qu’il y a un réchauffement climatique. Je dis que nous ne savons pas s’il y a
un réchauffement, et s’il y en a un, nous ne savons pas s’il est causé par
l’activité humaine.
Le réchauffement climatique en lui-même ne
sera pas la cause de la fin de la civilisation.
2)
La crise monétaire internationale :
celle-là, on est sûr de l’avoir.
On ne sait pas quand ça part (sinon,
j’arrêterais tout de suite de bosser), on ne sait pas combien de temps dure le
processus, … mais on sait que ça va venir.
Et après ?
Les gars comme moi qui ont bossé toute leur
vie pour être trahis par une bande de crapules monétaristes, sauteront en
parachute sans parachute.
Ceux qui n’ont pas de courage, se contenteront
d’avaler des cachets. Mais la vie et la civilisation repartiront … pour les autres.
3)
Les jeunes générations sont des crétins :
je l’aime celle-là.
Attention, je ne parle pas de tout le
monde, je généralise bien sûr.
C’est le moment de ressortir une citation de
Mikael Hopf que j’apprécie également : «Hard times create strong men. Strong men create good
times. Good times create weak men. And, weak men create hard times ».
Maintenant, parlons des vrais sujets d’Homme :
1)
La fin du pétrole bon marché.
On n’ose pas trop le dire, mais toute notre
civilisation est basée sur l’énergie. Et aujourd’hui, nous n’avons pas encore
d’écosystème en place pour remplacer le pétrole. Ca vient, très timidement.
Que l’Iran se décide, par exemple, à
bloquer le détroit d’Ormuz, et cela pourrait provoquer un baril à 250 dollars
et une réaction en chaîne qui laisserait des tas d’entreprises sur la paille.
La Fed aurait beau imprimer des tombereaux de pognon, cela ne résoudrait pas la
situation. Il y a d’autres scénarios bien sûr.
Et je suis à fond, derrière Yves Cochet
quand on lui dit : « ha oui, mais vous vous êtes trompés, car vous
n’aviez pas prévu le pétrole de schiste, na na na… » et qu’il
répond en substance que c’est un épiphénomène. On a repoussé l’addition de
quelques années ou dizaines d’années, c’est tout.
Vous noterez que je ne parle pas de la fin
du pétrole, je parle de la fin du pétrole pas (trop) cher.
2)
La perte de la biodiversité
C’est la phrase clé de toute l’interview
d’Yves Cochet :
« En trente ans, on a perdu 75 % des insectes. En quinze ans, 30 % des oiseaux. Et on croit que ça va durer comme ça jusque 2050 ? Non, on va mourir. »
|
Vous comprendrez que quand je vois la petite
Greta qui vient nous parler du CO2 sans jamais mentionner la biodiversité, je
me marre, comme Coluche.
En fait, j’exagère peut-être, je n’ai
jamais eu le courage de l’écouter jusqu’au bout…
Et pourquoi on ne parle pas de la
perte de la biodiversité s’il vous plait ?
Parce que si on creuse le sujet de la
biodiversité, ça veut dire qu’il y a moins d’espèces. Et si cela se produit,
c’est parce qu’il y en a une qui accapare tout : l’être humain.
Pour son activité, pour son confort, l’être
humain annihile tout. Et ça va lui retomber sur la figure.
3)
L’explosion démographique : le sujet
précédent (la perte de la biodiversité) est un corollaire direct de l’explosion
démographique et du mode de vie qui va avec.
Avant même que je ne m’intéresse à tous ces
sujets, j’avais le vague pressentiment qu’on était trop nombreux.
Claude Levi Strauss, le grand ethnologue
disait :
"La population mondiale comptait à ma naissance 1,5
milliard d'habitants. Quand j'entrai dans la vie active, vers 1930, ce nombre
s'élevait à 2 milliards. Il est de 6 milliards aujourd'hui, et il atteindra 9
milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Ils
nous disent certes que ce dernier chiffre représentera un pic et que la
population déclinera ensuite, si rapidement, ajoutent certains, qu'à l'échelle
de quelques siècles une menace pèsera sur la survie de notre espèce. De toute
façon, elle aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement
culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d'espèces
animales et végétales."
Tous ceux qui se préoccupent de l’explosion
démographique ne sont pas à la mode, soit parce qu’on les tourne en ridicule,
du fait que les prédictions de notre ancêtre Malthus ne se sont pas réalisées,
soit sont ostracisés car on suppose que notre solution est forcément fasciste
ou pire.
Alors, face à tous ces problèmes à priori insurmontables,
l’humanité est-t-elle menacée ? L’humanité dans son ensemble, je ne pense
pas. Mais notre style de vie, très certainement.
Or aujourd’hui, comme le précise Bruno Bertez, il
y a trop de jouisseurs et pas assez de producteurs.
Je vais le redire en langage moins policé : il y a trop
de branleurs qui travaillent chez GCAM (Gros Cons Asset Management) et dont le
boulot est de choisir où investir parmi des valeurs qui sont certaines
d’inflater, compte tenu de la politique d’impression monétaire des banques
centrales.
On pourrait croire que je m’éloigne du sujet, mais en fait
pas tant que cela : tout est fait pour récompenser le monde du spectacle
et ceux qui bossent chez Gros Cons Asset Management.
Et tout est fait pour que les producteurs, en particulier
les agriculteurs, s’appauvrissent.
Excusez-moi, mais cette civilisation qui tue ses producteurs
à petit feu, n’aura que ce qu’elle mérite.
Pourrait-il se produire quelque chose qui nous évite le
désastre ?
Oui, éventuellement, si on arrive à trouver suffisamment tôt
une
technologie du style « fusion nucléaire », nous n’éviterons pas
les autres problèmes, mais nous pourrons
contenir en grande partie l’effondrement.
La seule chose dont je sois intimement persuadé, c’est que
l’augmentation actuelle de la démographie n’est pas tenable.
Qu’on ne vienne pas me relancer sur ces conférences TED qui
essaient de nous faire croire que le ralentissement de la croîssance
démographique est tel qu’il va nous permettre de stabiliser l’équation (RIP
Hans Rosling).
C’est absolument faux, je l’ai constaté de mes yeux vus en Afrique et c’est tellement évident pour moi que
je n’ai pas envie de l’expliquer plus en détails.
Pour finir, souvenons-nous des 10 principes inscrits sur les « Georgia
Guidestones » en Georgie, et en particulier du premier d’entre
eux : « maintain humanity under 500,000,000 in perpetual balance with
nature ».
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