Le Power Oscillator, que l’on pourrait
traduire par « oscillateur de puissance », même si je vais m’en tenir
au raccourci P.O. cherche à savoir, sans paramètre spécifique, en suivant
simplement la courbe naturelle d’évolution des prix.
Plus précisément, cet indicateur fait appel à
une loi de puissance : il s’agit d’une relation entre deux
quantités x et y, du type y = axk
En termes plus terre à terre, cela veut dire
qu’aucune échelle ne caractérise le système.
Pour le Bitcoin, c’est totalement adapté :
on lui reproche souvent de n’être basé sur rien.
Et pourtant, tout le monde est d’accord pour
dire qu’un Bitcoin à 100 € peut être trop cher (en 2011) ou vraiment donné (en
2019).
Ce qui fait la différence, c’est l’écosystème
à ces 2 périodes, … marqué par les prix passés.
La méthode du P.O. permet, en se caractérisant
uniquement sur les prix passés, de savoir si le prix du Bitcoin est cher ou pas,
et ce sans formule mathématique.
Pour bien comprendre, il faut commencer par se
focaliser sur l’importance d’une échelle logarithmique à la fois en abscisse et
en ordonnée.
C’est ce qui nous permet de passer de l’image
ci-dessous :
Source :
Harold Christopher Burger
A celle ci-dessous, dans laquelle aussi bien
le prix que l’échelle de temps ont été placées en base logarithmique :
Source :
Harold Christopher Burger
Cette charte semble beaucoup plus linéaire. On
applique ensuite un modèle de régression linéaire, ce qui nous amène à la charte
suivante :
Et donc, on peut en déduire la formule donnant
y (le prix) en fonction de x (le temps) :
y
= 10a+b log10(x)
x est le nombre de jour depuis 2009.
a vaut -17.01593313
b vaut 5.84509376
La relation obtenue est une loi de puissance,
comme vu au début de cet article.
Le coefficient de détermination, appelé R2, qui mesure la qualité
du niveau de prédiction d’une régression linéaire est très bon (supérieur à
0,93) et s’améliore avec le temps, ce qui suggère une bonne adaptation du
modèle au temps. Pour rappel, l’indicateur R2 va varier de 0 à 1.
On peut utiliser la même typologie de loi de
puissance pour générer une ligne de support qui va fonctionne remarquablement
bien, à l’exception de 2010 où peu de gens étaient au courant de l’existence du
Bitcoin. Cela donne le graphique ci-dessous :
Si l’on utilise la même loi de régression
linéaire sur les trois sommets de 2011, 2013 et 2017, on obtient une ligne
également fonctionnelle.
Le prix du Bitcoin semble donc bouger entre
ces 2 lignes de loi de puissance.
L’auteur de l’article applique un algorithme
complémentaire, RANSAC,
qui permet en résumé d’éliminer le « bruit », c’est-à-dire les
données non pertinentes.
Cet algorithme permet en fait de définir 2
modes :
Ø Le mode « normal » pendant lequel
les prix suivent fidèlement la loi de puissance.
Ø Le mode « bullish » pendant lequel
le prix peut dérailler à la hausse et où l’on observe ces pics d'exubérance.
Source :
Harold Christopher Burger
Il est ainsi possible de définir 2 bandes entre
lesquelles le prix du Bitcoin va osciller selon que l’on soit en période dite
« normale » ou en période « bullish ».
Source : Harold Christopher Burger
L’interprétation de ces 2 bandes sur le futur,
laisse à entrevoir que si la loi de puissance est respectée à l’avenir, le
prix d’un Bitcoin n’atteindra pas 100 000 $ avant 2021 mais également qu’il
ne sera pas en dessous de ce niveau en 2028.
Utilisons maintenant cette loi de puissance
pour déterminer notre fameux indicateur P.O.,
L’oscillateur
en question, proposé par Harold Christopher Burger, décrit la déviation entre
le prix du marché et la loi de puissance vue précédemment. Il varie entre -1.0
et 1.0.
Source :
Harold Christopher Burger
Si l’on s’amuse à reprendre la charte des prix
du Bitcoin coloriée avec les valeurs de ce P.O., on obtient une confirmation
visuelle de ce que l’indice P.O. a su jusqu’à présent détecter les tops, comme
on peut le voir avec les colorations en rouge.
Quand acheter et vendre du Bitcoin sur la base
du P.O. ?
Les meilleurs moments, selon l’auteur, sont de
choisir des périodes où le P.O. est inférieure à sa valeur médiane. La ligne
verte de l’image ci-dessous représente cette valeur médiane. De la même façon, les
valeurs entre 0.8 et 0.9 indiquent les moments de surchauffe où il faut vendre.
Bien entendu, ces valeurs, étant dépendantes
des données, devront être recalculées en permanence.
Une comparaison avec le Mayer Multiple évoquée
dans le deuxième article laisse apparaitre de fortes similarités, sauf que le
P.O. obtient pratiquement les mêmes valeurs (entre 0.8 t 0.9) à chaque pic
d’optimisme, là où la valeur de Mayer Multiple se situe entre 3.5 et 12.
Il est donc assez facile de programmer une
stratégie automatique fonction de ces paramètres.
L’auteur propose un investissement lissé sur
la durée, renouvelé chaque jour, avec des achats lorsque le P.O. est en dessous
de sa valeur médiane et des ventes démarrant au-dessus de 0.7.
Cet article et les graphiques sont tous tirés
de l’article « Bitcoin Power Oscillator » de
Harold Christophe Burger. Je vous
conseille de vous référer à son article pour des informations plus détaillées.
Il y a d’autres indices oscillateurs, par
exemple l’indice de flux monétaire ( Monetary Flux Index ou MFI en anglais) qui
permet de signaler des situations de survente ou au contraire de
sous-investissement.
Je suis fan de la page « Dashboard » de Digitalik qui donne accès à une très
grande richesse d’informations … et je
vous encourage à le sponsoriser.
Passons maintenant à mon indicateur préféré,
celui que je comprends le mieux intuitivement, le modèle « stock vers
flux » ou en bon anglais, Stock To Flow.
Ce modèle est bien sûr très important, en
rapport avec le « halving » à venir du Bitcoin.
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