mercredi 11 mars 2020

5/7 Bitcoin - Le Power Oscillator

Le Power Oscillator, que l’on pourrait traduire par « oscillateur de puissance », même si je vais m’en tenir au raccourci P.O. cherche à savoir, sans paramètre spécifique, en suivant simplement la courbe naturelle d’évolution des prix.

Plus précisément, cet indicateur fait appel à une loi de puissance : il s’agit d’une relation entre deux quantités x et y, du type y = axk
L’intérêt de la loi de puissance est qu’elle présente une invariance d’échelle.
En termes plus terre à terre, cela veut dire qu’aucune échelle ne caractérise le système.
Pour le Bitcoin, c’est totalement adapté : on lui reproche souvent de n’être basé sur rien.
Et pourtant, tout le monde est d’accord pour dire qu’un Bitcoin à 100 € peut être trop cher (en 2011) ou vraiment donné (en 2019).
Ce qui fait la différence, c’est l’écosystème à ces 2 périodes, … marqué par les prix passés.

La méthode du P.O. permet, en se caractérisant uniquement sur les prix passés, de savoir si le prix du Bitcoin est cher ou pas, et ce sans formule mathématique.

Pour bien comprendre, il faut commencer par se focaliser sur l’importance d’une échelle logarithmique à la fois en abscisse et en ordonnée.
C’est ce qui nous permet de passer de l’image ci-dessous :

Source : Harold Christopher Burger

A celle ci-dessous, dans laquelle aussi bien le prix que l’échelle de temps ont été placées en base logarithmique :

Source : Harold Christopher Burger

Cette charte semble beaucoup plus linéaire. On applique ensuite un modèle de régression linéaire, ce qui nous amène à la charte suivante :


Et donc, on peut en déduire la formule donnant y (le prix) en fonction de x (le temps) :
y = 10a+b log10(x)

x est le nombre de jour depuis 2009.
a vaut -17.01593313
b vaut 5.84509376

La relation obtenue est une loi de puissance, comme vu au début de cet article.

Le coefficient de détermination, appelé R2, qui mesure la qualité du niveau de prédiction d’une régression linéaire est très bon (supérieur à 0,93) et s’améliore avec le temps, ce qui suggère une bonne adaptation du modèle au temps. Pour rappel, l’indicateur R2 va varier de 0 à 1.

On peut utiliser la même typologie de loi de puissance pour générer une ligne de support qui va fonctionne remarquablement bien, à l’exception de 2010 où peu de gens étaient au courant de l’existence du Bitcoin. Cela donne le graphique ci-dessous :

Si l’on utilise la même loi de régression linéaire sur les trois sommets de 2011, 2013 et 2017, on obtient une ligne également fonctionnelle.


Le prix du Bitcoin semble donc bouger entre ces 2 lignes de loi de puissance.

L’auteur de l’article applique un algorithme complémentaire, RANSAC, qui permet en résumé d’éliminer le « bruit », c’est-à-dire les données non pertinentes.

Cet algorithme permet en fait de définir 2 modes :
Ø  Le mode « normal » pendant lequel les prix suivent fidèlement la loi de puissance.
Ø  Le mode « bullish » pendant lequel le prix peut dérailler à la hausse et où l’on observe ces pics d'exubérance.

Source : Harold Christopher Burger

Il est ainsi possible de définir 2 bandes entre lesquelles le prix du Bitcoin va osciller selon que l’on soit en période dite « normale » ou en période « bullish ».

Source : Harold Christopher Burger

L’interprétation de ces 2 bandes sur le futur, laisse à entrevoir que si la loi de puissance est respectée à l’avenir, le prix d’un Bitcoin n’atteindra pas 100 000 $ avant 2021 mais également qu’il ne sera pas en dessous de ce niveau en 2028.

Utilisons maintenant cette loi de puissance pour déterminer notre fameux indicateur P.O.,

L’oscillateur en question, proposé par Harold Christopher Burger, décrit la déviation entre le prix du marché et la loi de puissance vue précédemment. Il varie entre -1.0 et 1.0.


Source : Harold Christopher Burger


Si l’on s’amuse à reprendre la charte des prix du Bitcoin coloriée avec les valeurs de ce P.O., on obtient une confirmation visuelle de ce que l’indice P.O. a su jusqu’à présent détecter les tops, comme on peut le voir avec les colorations en rouge.


Quand acheter et vendre du Bitcoin sur la base du P.O. ?

Les meilleurs moments, selon l’auteur, sont de choisir des périodes où le P.O. est inférieure à sa valeur médiane. La ligne verte de l’image ci-dessous représente cette valeur médiane. De la même façon, les valeurs entre 0.8 et 0.9 indiquent les moments de surchauffe où il faut vendre.
Bien entendu, ces valeurs, étant dépendantes des données, devront être recalculées en permanence.


Une comparaison avec le Mayer Multiple évoquée dans le deuxième article laisse apparaitre de fortes similarités, sauf que le P.O. obtient pratiquement les mêmes valeurs (entre 0.8 t 0.9) à chaque pic d’optimisme, là où la valeur de Mayer Multiple se situe entre 3.5 et 12.

Il est donc assez facile de programmer une stratégie automatique fonction de ces paramètres.
L’auteur propose un investissement lissé sur la durée, renouvelé chaque jour, avec des achats lorsque le P.O. est en dessous de sa valeur médiane et des ventes démarrant au-dessus de 0.7.

Cet article et les graphiques sont tous tirés de l’article « Bitcoin Power Oscillator » de Harold Christophe Burger. Je vous conseille de vous référer à son article pour des informations plus détaillées.
Il y a d’autres indices oscillateurs, par exemple l’indice de flux monétaire ( Monetary Flux Index ou MFI en anglais) qui permet de signaler des situations de survente ou au contraire de sous-investissement.

Je suis fan de la page « Dashboard » de Digitalik qui donne accès à une très grande richesse d’informations … et je vous encourage à le sponsoriser.

Passons maintenant à mon indicateur préféré, celui que je comprends le mieux intuitivement, le modèle « stock vers flux » ou en bon anglais, Stock To Flow.
Ce modèle est bien sûr très important, en rapport avec le « halving » à venir du Bitcoin.



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