Le “Stock to Flow model” met en relation la
quantité disponible d’un produit par rapport aux flux nouvellement produit, par
extraction minière dans le cas des métaux précieux.
Cette idée de comparer le Bitcoin à des métaux
précieux et d’en faire l’équivalent de « l’or numérique » n’est pas
nouvelle. En fait, elle date de Satoshi Nakamoto lui-même.
C’est Satoshi lui-même qui a parlé de minage
pour qualifier les opérations aboutissant à une preuve de travail des
transactions de la blockchain.
Pour l’or et l’argent, tout le monde comprend
intuitivement que le stock est limité. Et la plupart des gens savent que tout
l’or du monde extrait et raffiné est encore disponible, … à l’exception
peut-être de l’or entreposé dans des galions qui repose au fond des océans.
Il en va de même pour les Bitcoins, …
l’exception peut-être de ceux dont la clé privée a été perdue.
L’idée du modèle stock-flux est de montrer de
manière plus ou moins empirique, que, contrairement à ce qu’indiquent les
banques centrales, Bitcoin n’est pas une commodité, ou dit autrement, Bitcoin
n’est pas un crypto-actif.
Dans le cadre d’une commodité ( zinc, nickel,
blé,…) les productions annuelles sont toujours estimées avec plus ou moins
d’efficacité. Si l’on amène brusquement sur le marché le double des niveaux
habituels (le flux), cela va probablement dépasser les stocks entreposés et
donc avoir un fort impact à la baisse sur les prix.
D’après Saifedan Ammous, auteur du livre
« The Bitcoin Standard »,
le fait par exemple de doubler la production annuelle d’or ne ferait
qu’augmenter les réserves actuelles de 3%.
Et donc la rareté est exprimée simplement avec
la formule : SF = stock / flux.
Le blogueur PlanB dans son formidable article, dont celui-ci est totalement inspiré,
compare les SF des différents métaux avec un tableau un peu vieux, en terme de
valorisation :
L’or et l’argent ont des SF de 62 et 22
respectivement, ce qui en fait de bons candidats à l’usage en temps que
monnaie.
Pour le palladium et le platine, au-delà du
fait que le stock est très petit, on voit surtout que le facteur S.F. est voisin
voire inférieur à 1.
Dans le cas de notre crypto-monnaie favorite,
18.2 millions de Bitcoins ont déjà été minés. Sur la base d’un minage estimatif
de 700 K Bitcoins annuels, nous en sommes à un SF de 26.
Le « halving » prend bien sûr tous
son sens, pour indiquer la rareté et ses effets sont disruptifs, non pas
progressifs. Le prochain a lieu en Mai 2020 dans moins de 60 jours.
L’hypothèse de base du Stock to Flow Model est
que la rareté détermine le prix.
On peut bien sûr s’élever en faux contre cette
remarque, sauf que si le Bitcoin est considéré comme de l’argent et si on met
en face les créations monétaires que les banquiers centraux seront obligés de
faire dans les prochaines années pour faire tenir les marchés.
Pour être en situation de représenter une
échelle de valorisation allant de 1000 USD à 100 trilliards, il faut bien sûr
passer en échelle logarithmique.
L’utilisation des données dans un modèle de
régression linéaire simple apporte un coefficient de détermination R2
de 0.94 qui est, à priori très bon.
Le R2 est fixé entre 0 et 1. Un R2 proche de 1 signifie une bonne adaptation des données au modèle. La
valeur P indiquée est très basse.
Attention tout de même : des tests avec
des échantillons de données spécifiques ont montré que l’indicateur R2
ne peut pas être considéré comme fiable pour juger de la pertinence d’un
modèle. Je ne suis pas d’accord avec la conclusion de PlanB sur ce point
spécifique.
Les couleurs des petits points dans le graphe ci-dessous sont effectuées en fonction du nombre de mois avant le prochain « halving ».
Il a été également possible d’intégrer les valeurs pour l’argent (SF de 22) et l’or (SF de 62).
Ce modèle prédit une capitalisation globale de
1 trillion après le prochain « halving » de Mai 2020, ce qui se
traduirait par un prix unitaire de 55 000 $ pour le bitcoin, … ceci en
admettant que le modèle « stock to flow » soit le bon.
Selon ce modèle, comme le font remarquer les
maximalistes du Bitcoin, à partir du 3ème « halving », l’offre de BTC sera inférieure à celle de l’or.
Il est quand même difficile de valider avec
certitude cette assertion, simplement parce que contrairement à Bitcoin, la
production de l’or dans le monde entier (notamment en Chine) ne peut pas être
estimée avec certitude.
Pour la petite histoire, PlanB a amendé son
papier d’un billet comparant le modèle stock vers flux à l’hypothèse des
marchés efficients. Sauf que, personnellement, je ne crois pas à la
théorie des marchés efficients.
En parlant d’or, je me permets de vous
signaler un tout dernier indicateur qui ne m’a pas vraiment convaincu, mais peut-être
que c’est moi qui n’ai pas vraiment saisi son intérêt : il s’agit du nombre
d’or appliqué aux chartes du Bitcoin. Je
le trouve trop alambiqué.
Il en existe encore d’autres, par exemple le
MRV Z-Score.
Le MRV Z-Score divise la capitalisation du
Bitcoin ( la valeur d’1 Bitcoin multipliée par le nombre de coins en
circulation) moins les UTXOs
créés pour l’occasion, c’est-à-dire les bitcoins non dormants.
L’ensemble est divisé par l’écart type (
« standard deviation) de la capitalisation.
La formule est fournie à titre indicatif,
ci-dessous :
Source : lookintobitcoins
Nous disposons malgré tout d’un grand nombre
d’indicateurs, qui peuvent être combinés pour renforcer une conviction d’achat
et/ou de vente.
Passons à la synthèse et conclusion, et en
particulier les deux facteurs susceptibles de faire varier les valorisations :
le comportement des « baleines », ces gros détenteurs de Bitcoins et
l’arrivée des institutionnels, au moyen d’outils financiers adaptés, tels que
les ETFs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire