America Divided

 

“If we love our country, we should also love our countrymen.”

Ronald Reagan

Ces élections américaines sont un point tournant de l'histoire. 

Je pense même déjà que l'Histoire retiendra problablement deux dates très significatives de ce 21ème siècle, en tout cas pour ce qui concerne les Etats-Unis : le 11 Septembre 2001 et le 03 Novembre 2020. 

Je crois que même en voulant simplifier les choses à leur extrême (et en tenant compte de mon manque de temps), cette élection nécessitera au moins 3 articles : 

• Un sur l'élection elle-même et le niveau de triche (car il y a eu de la triche) et surtout la rapidité avec laquelle les médias, en particulier français, se sont précipités pour annoncer la victoire de Trump, suivant en cela CNN.
• Un deuxième sur le cas Trump. Il est tout de même incroyable de constater le niveau de détestation que suscite cet homme, pendant qu'un crétin dégénéré comme Georges W. Bush (je pèse mes mots) arrive à passer pour un homme mesuré et plein d'empathie. 
• Un troisième et c'est l'objet de cet article, sur le plus important : les conséquences potentiellement désastreuses de cette élection sur le futur de cette grande nation que sont les Etats-Unis d'Amérique. 

Concentrons-nous sur le côté destructeur de cette élection pour le futur des Etats-Unis. 

Bien qu'ayant (apparemment) perdu, Trump aura réussi à faire un score bien plus honorable que ne le prévoyaient l'ensemble des sondages, notamment auprès des catégories dont il semblait très éloigné (les femmes, les latinos,...)

Faut-il rappeler que la plupart des sondages prévoyaient une vague bleue ? Que les démocrates ne feraient qu'une bouchée de la Présidence et du Congrès ?

Comme l'a si bien prévu Brandon Smith, dans son article, les élections risquent d'être contestées en justice. 

D'ailleurs à ce sujet, Brandon Smith continue de penser que Trump sera élu ... Ce qui veut dire qu'il envisage une période absolument délirante qui ne peut se terminer que par des manifestations monstres.

Pour le bien des Etats-Unis, il faut préférer qu'il se trompe. Les démocrates ne supporteraient vraiment pas de se voir "voler" cette élection présidentielle. 

Mais en attendant, un simple examen des réactions sur Twitter montre que le niveau de haine reste important, en particulier et c'est ce qui est inquiétant, au niveau de ceux qui ont "gagné". 

Vous me direz sans doute que nous avons affaire à une jeune écervelée.

Il y en a d'autres, plein d'autres... 

Beaucoup de supporters du camp démocrate croient que l'ensemble des supporters de Trump sont racistes. Cela fait beaucoup de racistes pour un pays tel que les Etats-Unis...

Quelquefois, on a l'espoir d'une réconciliation, ... Mais, en fait non.

Les tweets semblent sans fin. Ce ne sont pas des tweets de réconciliation, mais des tweets de colère voire de haine. 

Comment faire pour gouverner avec tout cela dans cette atmosphère ? 

Bon courage (sincèrement) au président Biden ! 

Ce sont les Chinois qui vont être contents. Ha !? On me signale dans l'oreillette qu'ils viennent de sabrer leur version chinoise du champagne.

Les Chinois ne se réjouissent pas de l'élection de Biden (comme le font les laquais européens des US), il se moquent de Trump et plus généralement des incertitudes indignes d'une élection pour la première puissance du monde.

C'est aussi un moyen pour eux de rejeter le modèle occidental qu'ils ont fait mine d'accepter lors de leur arrivée à l'OMC en 2001, de montrer que leur modèle est supérieur et de se préparer à assumer la souveraineté mondiale. 

Essayons quand même de voir au-delà des apparences et des accusations de tricherie. Il y a des signes qui ne trompent pas que toute cette agitation, venant des grandes puissances financières à faire échouer Trump est suspicieuse. 

C'est ce qu'il est intéressant de creuser, mais peu font l'effort. Je l'ai fait, et ce sera peut-être l'objet d'un autre billet.

Regardons du côté des "perdants", les électeurs républicains. 

Là encore, si on regarde, il y a surtout de la colère. 

Au delà de ces tweets qui sont nombreux et donc très inquiétants pour la suite, il y a aussi ce témoignage que je trouve bouleversant et qui me donne de la sympathie pour les électeurs républicains, celui d'une dame républicaine de la génération Millenial, qui titre " I am done with voting " et qui explique ses déboires. 

Si on se met à sa place, on ne peut que comprendre son atterrement et aussi conclure que Georges W,  McCain et Mitt Romney n'étaient effectivement que des caricatures de républicains. 

Il serait préférable, quoi qu'il en coûte par ailleurs de se ranger du côté de l'union. Après tout, une élection de 4 ans est quand même assez vite passée... 

Nous, français, avons bien dû endurer Mitterrand pendant 14 ans, mais je m'égare.

L'urgence est de rassembler. La situation est bien plus tendue que ce qui s'est passé lorsque Georges W. Bush a volé l'élection d'Al Gore en utilisant son frère Jeb Bush pour proclamer le résultat des élections à l'avance. 

Pour l'instant, l'urgence est de positionner le diagnostic, de reconnaitre qu'il y a deux Amériques qui se regardent en chiens de faïence... Ce n'est pas vraiment l'approche qu'a choisie le probable futur locataire de la Maison Blanche.  

S'il n'y a pas d'actions en ce sens, alors comme à la fin de la guerre civile, des tensions persisteront pendant des dizaines d'années ( dans les territoires du Sud des Etats-Unis, ces tensions ont persisté jusqu'à la deuxième guerre mondiale). 

Et cela au pire moment par rapport à la montagne de problèmes économiques, monétaires, sociétaux et écologiques qui s'abattent sur l'ensemble du monde.

Enfin, rappelons-nous le plus important : quel que soit le résultat de l'élection présidentielle américaine, le programme d'impression monétaire de la Fed continuera. 

Comme le rappelle l'arbre d'élection ci-dessous, voici ce qui se risque de passer dans les différents cas de figure au Congrès et à la Présidence :