La Bourse est un univers assez intéressant, quand on y pense.
En cherchant bien, on peut trouver sur la cote parisienne, quelques actions très décotées qui capitalisent actuellement moins que leurs trésorerie. En voici simplement trois :
Il y a tout d'abord Total Gabon, dont j'ai déjà parlé dans un précédent article, qui même après la distribution en Septembre d'un dividende exceptionnel de l'ordre de 37 € par titre, issu de la vente de certains champs pétroliers à Perenco Oil and Gas, capitalise aujourd'hui entre 150 € et 155 € par titre en trésorerie nette. La valorisation finale est difficile à calculer, car elle dépend d'une part du cours du dollars en euros, relativement fluctuant, et du prix de vente final de ces champs. Mais en tout état de cause, elle est probablement supérieure à 150 € titre, contre une valorisation actuelle inférieure à 110 €.
Effectivement, il y a une certaine incertitude quant au prix du baril et même au changement d'actionnaire de référence de la société, mais il faut bien trouver des raisons qui expliquent ce prix bas.
La deuxième action qui capitalise en dessous de sa trésorerie nette est COFIDUR ( ALCOF ) dont la valorisation actuelle est de l'ordre de 10 M€ (ce qui correspond à un prix de l'action de 266 € à l'heure où nous mettons sous presse).
Bien sûr, on peut imaginer que la société va aller de mal en pis. Mais à mon avis, cela ne sera pas le cas, même avec ce deuxième confinement qui démarre.
L'activité de sous-traitance électronique de Cofidur, focalisée sur des opérations spécifiques qui ne sont que peu ou pas délocalisables pour tout un nombre de raisons laisser à penser que la société sera en situation de remonter la pente. La volonté de l'état français de reprendre la souveraineté d'un certain nombre de secteurs peut même jouer en ce sens. Je ne serai pas surpris que Cofidur termine l'année 2020 avec une faible perte.
Le troisième larron de cette foire aux valeurs est la société Gevelot.
Gevelot est une société bicentenaire (créée en 1820 !) spécialisée dans la conception, fabrication et commercialisation de pompes, de systèmes de carburation et d'équipements pour les appareils à gaz.
La société est présente dans plus de 24 pays en Europe, Afrique, Amérique et Asie.
A cette heure, Gevelot dispose d'une capitalisation de l'ordre de 115 M€.
Le résultat net du premier semestre est négatif de 2,1 M€ suite aux perturbations du Covid. Malgré cela, la trésorerie nette est de l'ordre de 136 M€, si j'ai bien calculé. Elle reste supérieure à la valorisation.
Nous venons de voir 3 sociétés qui capitalisent moins que leur trésorerie nette (on ne parle pas des capitaux propres !), ce qui revient à dire que la société elle-même, ses outils de production, batiments, etc... sont valorisés pour zéro.
Le point commun avec ces 3 sociétés est qu'elles communiquent très peu, voire pas du tout, si l'on excepte les communications obligatoires d'une société cotée. Elles semblent par ailleurs ne pas avoir de projet bien spécifique de leur argent, ou peut-être ont-elles un usage de leur trésorerie excessivement prudent, y compris au niveau dividende, que le marché sanctionne.
Parler des sociétés qui capitalise moins que leur trésorerie, c'est bien ... Même si nous l'avons vu, il y a toujours une raison qui explique cette désaffection.
Il peut être également tentant de parler d'un certain nombre de sociétés qui affichent des ratios de valorisations très séduisants et s'offrent, le plus souvent, le luxe de proposer à leurs actionnaires, des dividendes attractifs.
Parmi ces sociétés, on va retrouver des foncières telles que Mercialys ( MERY), Klepierre (LI) ou bien encore Acanthe Développement (ACAN).
Pour une foncière, l'un des indicateurs parmi les plus pertinents est l'ANR (Actif Net Réévalué)
L'ANR d'ACAN est de 0,96 € par action, contre un cours de 0,40 €.
La décote pour une foncière de cette qualité, principalement investie dans les beaux quartiers de Paris atteint des niveaux remarquables.
Toutefois, il n'est pas interdit de penser que l'immobilier est surévalué. Malgré tout de là à baisser de 50%, il y a un écart assez important.
Klepierre est spécialisée sur les centres commerciaux en Europe. Son profil est similaire à celui d'URW, le mastodonte du secteur, mais avec un endettement beaucoup moins vertigineux. L'ANR EPRA (celui calculé selon les recommandations de la European Public Real Estate Association) est de 39,5 € par action. Pas trop mal pour un cours actuel de 10,87 €.
Mercialys est un peu la foncière du groupe Casino. L'ANR de la société tel qu'estimé au 30 Juin est de 27,10 € par action. Le cours est de 4,11 €, dans les plus bas historiques.
La situation globale sur les marchés semble souvent incohérente
On peut observer des interventions presque hebdomadaires des banques centrales qui semblent porter les marchés à bout de bras et affirment à longueur de journée que leur "boite à outils" est toujours pleine.
Malgré tout, il semble qu'effectivement pour un certain nombre de sociétés, en particulier les foncières, la période actuelle, pour qui saurait se montrer patient, reste propice.
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