Aujourd'hui, l'immobilier est vu comme l'un des piliers majeurs de la constitution d'un patrimoine, ce qui est bien normal.
Ce rendement affiché ne prend même pas en compte les tracasseries administratives et les problèmes de toutes sortes (mauvais payeur, dégâts des eaux, frais d'entretien d'immeubles,...)
Cette vidéo de mon ami Patrick référence 15 raisons de ne pas investir directement dans un bien immobilier en 2023 :
Il est malgré tout possible d'investir dans l'immobilier, au travers de la "pierre papier" que ce soit par des SCPI ( Société Civile de Placement Immobilier) ou par des SIIC ( Société d'Investissement Immobilier Côté") ou même des SCI (Sociétés Civiles Immobilières).
Les SCPI sont des structures non cotées qui s'occupent de recueillir des fonds de différents investisseurs avant d'investir dans du patrimoine non côté.
En résumé, la SIIC doit redistribuer aux actionnaires l'essentiel de ses plus values.
Les SIIC ont également une capacité plus forte de recours à l'emprunt, avec des ratios d'endettement qui peuvent atteindre ou dépasser 50%.
Autre avantage dont on parle peu : les actions des SIIC sont exemptés du régime de l'IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) sous réserve que la participation détenue soit inférieure à 5% du capital de la société (!)
Cela étant posé, il apparait nettement qu'en période de turbulence du marché de l'immobilier, il est préférable d'être investi en SIIC plutôt qu'en SCPI, car le caractère non côté de SCPI ne peut que réserver des problèmes d'illiquidité quand il s'agira de sortir.
Je partage complètement son analyse.
Et j'ai même envie d'ajouter : il est temps que les prix baissent ! On sort de 23 ans de hausse quasi ininterrompue des prix. Tout le monde et son chien pense que "l'immobilier, cela ne peut pas baisser". Une génération entière a été biberonnée à la hausse des prix. La pierre, c'est du solide : ils ne conçoivent même pas que cela puisse baisser autrement qu'à la marge.
Bien sûr, il est encore possible que le gouvernement lance un enième "quoi qu'il en coûte" pour continuer de subventionner le grand n'importe quoi qu'est devenu les aides à l'immobilier. Mais cela va quand même devenir très très difficile.
Or, le problème de la liquidité lié à la baisse de valorisation risque d'être très pénalisant pour les SCPI, sans doute beaucoup moins pour les SIIC.
Dans ces conditions, si l'on souhaite malgré tout investir dans l'immobilier en minimisant les risques sur la période à venir, que peut-on faire ?
Parmi toutes les SIIC étudiées, la foncière Icade, une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, qui a présenté cette semaine (le 20 Janvier) ses résultats au titre de 2022 annonce :
- Un chiffre d'affaire IFRS de 1,8 milliards € en croissance de 9%
- Un cash flow net courant de 417 millions € en progression de 5,9%
- Un ANR NDV de 7,7 milliards € soit 101,4 € par action.
- Un dividende de 4,33 € par action, qui offre ainsi un rendement de l'ordre de 10% (un peu moins, car le cours a fortement augmenté dans l'optique de la distribution prochaine) et justifie ainsi le titre de cet article.
- Une structure financière renforcée
- Un "backlog" de 1,84 milliards € en hausse de 6,5%.
- Un prévisionnel ("guidance") 2023 attendue stable à légèrement positive. En bref, Icade ne va pas exploser à la hausse mais ne va pas s'écrouler non plus.
Au 24 Février au soir, le cours clôturait à 46,50 € et ce pour une capitalisation de 3,54 milliards d'euros.
Pour bien comprendre pourquoi ces chiffres sont intéressants, il faut, pour le néophyte, expliciter un certain nombre de termes.
Or celui d'Icade est inférieur à la moitié de la valorisation actuelle. Charles Sannat envisage une baisse de 24% sur 2 ans. Et bien, même s'il y avait une baisse de 50% (un krach immobilier énorme !), l'ANR NDV d'Icade resterait de 50,7 € par action, soit bien supérieur à la capitalisation actuelle.
Le backlog représente la partie à facturer (et donc à encaisser) des programmes immobiliers en cours de réalisation. Le backlog donne un indicateur très significatif du chiffre d'affaires à venir.
Le Payout ratio (78,7%) est élevé, mais s'agissant d'une SIIC, il est classique.
En résumé, les chiffres d'Icade, sa taille et ses perspectives semblent les plus intéressants.
Malheureusement, la publication de cet article intervient à la veille du détachement du premier coupon : le premier acompte de 50% soit 2,16 € sera détaché le 28 Février. Le solde sera versé début Juillet.
Concrètement, cela signifie qu'il ne reste que la journée du 27 Février pour acheter afin d'espérer le paiement complet de ces 4,33 € par action.
Passer des ordres à cours limite, en dessous de 40 € voire 38 € pour les plus audacieux permet d'optimiser ses espérances de rendement pour l'année prochaine.
Icade n'est pas, à mon avis, une société pour devenir riche. Mais c'est une SIIC qui permet d'investir en gardant possible un rendement annuel de l'ordre de 10% avec un niveau de risque très limité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire