Esso représente à ce stade ma plus forte conviction boursière, en tout cas sur le marché français.
Le 23 Mars, donc relativement tardivement, les résultats annuels 2022 seront publiés et je considère qu'il s'agit d'une bonne opportunité pour investir dans le titre. Bien entendu, mes convictions n'ont absolument pas valeur de conseil et d'ailleurs mon historique d'investissement plaide plutôt contre moi.
Examinons en détail pourquoi le titre Esso pourrait augmenter significativement lors de la publication de ses résultats annuels.
Tout d'abord, pour parler des chiffres actuels, à la date du 17 Février, la capitalisation du groupe Esso est de 653 Millions d'Euros.
- Un C.A. sur 9 mois à 18.4 milliards d'euros, soit +70% par rapport au 30 Septembre de l'année précédente.
- Trésorerie nette de toute dettes : 464 millions d'euros au 30 Septembre. A comparer avec une trésorerie nette de 66 millions d'euros au 30 Juin 2022. La trésorerie a augmenté de 400 millions d'euros en un seul trimestre !
Au niveau de l'activité, celle-ci devrait bénéficier de plusieurs facteurs :
- L'embargo sur les produits pétroliers russes, actif depuis le 05 Février 2023 devrait renforcer les besoins en raffinage (le pétrole russe était en général raffiné avant livraison), ce qui favorisera logiquement Esso ... et Total.
- La marge brute de raffinage, telle qu'affichée sur le site du gouvernement français, se maintient à des niveaux records et avec une marge de 116 € / tonne sur Janvier 2023, (avant l'instauration de l'embargo) est très encourageante pour la suite. Bien entendu, il faut prendre en compte l'impact des grèves.
Y a-t-il, en Bourse, des sociétés opérant principalement sur le secteur du raffinage que l'on puisse comparer sans trop d'approximations avec Esso ? Il est difficile de trouver un "pur player" du raffinage, mais la société finlandaise Neste correspond à ces critères.
![]() |
Présentation de la société Neste (Wikipedia) |
Neste est donc dans un environnement comparable à celui d'Esso. Les caractéristiques de cette société tels qu'indiquées sur Zonebourse sont :

Sur l'année 2021 qui est la dernière sur laquelle nous disposons de données fiables (puisqu'Esso n'a pas encore publié pour 2022), on constate un chiffre d'affaires équivalent ( 15 278 M€ contre 15 148 M€ pour Neste) et un EBITDA environ 3 fois supérieur ( 1 920 M€ contre 695 €).
Sauf que, encore une fois, la capitalisation de Neste est de plus de 33 milliards d'euros contre 653 millions pour Esso ! Toutes choses égales par ailleurs, il y a sans doute un problème de valorisation d'un côté ou de l'autre.
Si l'on recherche à titre de comparaison dans le propre historique de l'action Esso, on s'aperçoit que le cours avait grimpé jusqu'à 230 Euros en 2007 pour un résultat net annuel de 230 millions d'euros.
Le cours d'Esso pourrait-il atteindre 150 Euros au cours des prochains mois ?
C'est très clairement un objectif ambitieux, mais cela a déjà été fait, précisément l'année dernière. En Février 2022, à peu près à la même époque, le cours oscillait aux alentours de 18 € et il s'est retrouvé à 57 € quelques semaines après, suite à l'annonce de bons résultats pour 2021.
En résumé, au cours actuel, Esso ne capitalise probablement même pas la trésorerie nette gagnée sur 2022 et disposera d'un PER inférieur à 1 sans compter des capitaux propres qui dépasseront les 2 milliards d'euros. Et lorsqu'on parle des capitaux propres, on comptabilise des actifs nets tangibles, telles que des réserves de pétrole (évidemment soumises à fluctuations des cours).
Pour être très factuel, il ne faut pas oublier de mentionner quelques éléments négatifs :
- Le secteur d'activité d'Esso est clairement anti-ESG et n'est pas du tout en facteur de sainteté parmi les fonds d'investissement.
- La société est dans l'oeil du gouvernement et des syndicats qui ne manqueront pas de réclamer une taxation des super profits dévoilés à l'occasion des résultats. C'est déjà le cas avec le projet de loi de finances pour 2023 avec un amendement sur une contribution temporaire de solidarité applicable aux résultats 2022.
- Les menaces de grève à partir du 06 Mars vont également impacter l'activité.
- Esso est avant tout une filiale du groupe Exxon Mobil (à 86%) qui, apparemment, ne se soucie guère de son entité française. La présentation des résultats toujours effectuée sous un angle pessimiste, voire négatif, n'est pas de nature à donner l'envie d'investir dans la société.
J'ai déjà eu l'occasion de me tromper et lourdement avec mes avis sur Intel et Bonduelle, deux valeurs que je continue à détenir en portefeuille. Cette fois-ci, je parie sur un rattrapage au moins jusqu'à 100 Euros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire