On parle beaucoup ces derniers temps de la chute de la maison Casino, de sa holding de tête Rallye et de celle de son ancien dirigeant, Jean-Charles Naouri a qui il ne resterait plus, dans le meilleur des cas qu'un patrimoine de l'ordre de 1,3 millions d'euros.
On commence un peu à évoquer, mais certainement pas assez à mon avis du conglomérat Altice et de la montagne de dette accumulée ces derniers temps. Car c'est ainsi que le fondateur de ce groupe, Patrick Drahi a construit son empire : par la dette en rachetant des entreprises génératrices de cash dans des domaines générateurs de cash, au premier rang desquels les télécoms.
De ce point de vue, Patrick Drahi est l'anti-Musk, le non-entrepreneur par excellence : Patrick Drahi ne créé jamais rien.
Il rachète des boites en bonne santé et il commence à virer du monde, à ne plus payer des fournisseurs. Et il se paye systématiquement sur la bête, via des remontées de dividendes, des redevances ( Drahi est propriétaire de la marque SFR et il se fait payer plusieurs millions de royalties par la société du même nom pour le droit à l'usage).
J'étais témoin, certes pas au premières loges, lors du rachat de SFR des manigances faites pour ne pas payer les factures.
Je m'en souviens car à l'époque, je venais de démarrer Secureware, ma société de cybersécurité et certains contacts me parlaient de ces pratiques ayant cours. Le journal L'Informé en a fait un article.
Mais il y a pire : dès le rachat, le milliardaire franco-maroco-israélo-portugais (et ayant par ailleurs acheté la nationalité de Saint Kitt et Nevis) a sciemment pillé les caisses de sa pépite, SFR. C'est un article de Street Press qui révèle le pot aux roses.
Patrick Drahi non seulement construit par la dette, mais également rachète sans trop de cohérence stratégique.
Qu'y a-t-il de commun entre Nextradio TV, SFR, Sotheby's et Teads ? Pas grand chose en réalité à part les goûts du fondateur qui aime également à investir dans l'immobilier en Suisse pour ses besoins propres et se déplacer en jet privé.
Longtemps prophétisé, la chute du navire amiral de Patrick Drahi ne s'est toujours pas produite. Le milliardaire apatride continue de racheter des actifs au gré de ses envies et est toujours classé parmi les principales fortunes françaises par le magazine Challenges.
Tout n'est pas sombre, cependant. Les choses évoluent, les langues commencent à se délier.
En 2022, un groupe de hackers russes, Hive pirate ses données informatiques et devant le refus du groupe de payer la moindre rançon, décide de mettre en accès libre les informations récoltés.
C'est ainsi qu'un certain nombre de médias, souvent indépendants ont pu s'intéresser à lui et que les informations ont pu remonter à la surface. Par exemple, les affaires juteuses de Patrick Drahi dans l'immobilier.
On notera également l'incroyable affaire de la mise en examen mi-Juillet d'Armando Pereira, le numéro deux officieux du groupe.
Armando Pereira s'était notamment fait connaitre en France par ses talents de "cost killer" (cf. l'article plus haut). Mais il est surtout l'homme de comme de Patrick Drahi avec lequel il a démarré le groupe il y a plus de 30 ans.
A priori dans cette affaire, Altice n'était pas au courant des manigances de son associé et ferait partie des entités lésées.
Même si comme le rappelle le journal Mediapart, il semble difficile de croire que Patrick Drahi n'ait été au courant de rien, tant l'alliance entre les deux hommes est ancienne.
Mention spéciale malgré tout à Idriss Aberkane qui a dans cette vidéo Youtube démontré tout le danger que représente Drahi pour la France :