dimanche 22 mars 2020

Trois blogs au lieu d'un seul


Je m'apprête à diviser ce blog en 3.

Plus précisément, je vais créer 2 autres blogs dédiés à des thématiques spécifiques.
Ainsi, nous aurons :

  1. Un blog dédié aux thématiques liées aux cryptomonnaies : technique, investissement et impact sociétal :   https://coin-du-bitcoin.blogspot.com/
  2. Un blog dédié à l'entrepreneuriat :   https://business-en-france.blogspot.com/
  3. Ce blog qui concentrera les autres thématiques. 
Les textes seront en anglais et en français.

Le fait que je créé deux autres blogs ne signifie pas que je vais publier davantage.
Bien au contraire, dès lors que le confinement sera terminé, je m'attacherai à d'autres projets.



samedi 21 mars 2020

8 – La cryptomonnaie idéale

 "Don't find a fault. Find a remedy. Anybody can complain"

-------------------------------------

" The essential evil of gold in its relation to war is the fact that it can be controlled. Break the control and you stop the war."

Henri Ford



Bitcoin est vraiment un bond en avant incroyable en matière de monnaie. Mais il souffre encore de quelques imperfections majeures :

1)     Il nécessite une énergie incroyable pour être « miné » et cette énergie, ne peut pas être utilisée ailleurs. La non-utilisation de l’énergie de minage est un argument mis en avant par les escrologistes pour justifier la restriction voire, selon leur humeur, l’interdiction du minage des crypto-monnaies.

2)     Il a donné un avantage à priori injuste aux premiers acheteurs, ce qui lui a tout de même permis de décoller.
Bien entendu, acheter ne suffit pas : il faut savoir conserver.
Acheter un BTC en 2011 et savoir le conserver jusqu’à fin 2017 par exemple, nécessite une capacité très forte à se projeter dans l’avenir et à faire fi des mouvements particulièrement violents de la crypto-monnaie.

3)     Il reste très dépendant de l’infrastructure Internet, et donc soumis aux perturbations affectant le réseau.
Je n’ai toutefois aucun doute sur le fait que le Bitcoin soit particulièrement résilient, y compris en cas d’attaque sur les infrastructures. Comme je l’ai déjà indiqué, il y a des recherches envisagées pour faire en sorte que Bitcoin puisse se passer d’Internet.
Rappelons, pour les curieux que la blockchain la plus ancienne, celle de Surety, qui a probablement inspiré Satoshi utilisait le Wall Street Journal pour diffuser ses enregistrements de condensats.


La deuxième imperfection du Bitcoin est injuste, mais la vie est injuste.
La troisième imperfection concerne désormais aujourd’hui la « monnaie papier » : l’indisponibilité prolongée d’Internet amènerait un grand « reset » de toute la finance mondiale.
Reste la première.

Et donc, quelle serait la crypto-monnaie idéale ?

Pour le savoir, il faudrait remonter à Henry Ford. J’apprécie vraiment ce type (et ses citations, mais ce sera l’objet d’un prochain billet).

Henry Ford avait déjà une méfiance instinctive envers la monnaie papier.
On lui attribue (peut-être à tort) la citation : « il est heureux que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, car s’ils le comprenaient, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin », ce que j’avais retraduit dans mon propre jargon dès la fin des années 90, en disant de manière plus tranchée « le banquier est l’ennemi du genre humain ».

Plus étonnant, Ford se méfiait aussi de l’or. D’après la citation en haut de l’article, il pensait que l’or pouvait être contrôlé et manipulé par les gouvernements pour lancer leurs guerres.

Alors, il y a une centaine d’années, Ford s’est lancé dans un projet visant à faire une monnaie-énergie.

Comme le rapporte cet article, il a envisagé une monnaie sous-tendue par du kilowatt heure, en bref une monnaie-énergie.

Pour mettre sa vision, Ford envisagea dès 1921 d’acheter un barrage à « Muscle Shoals » (Alabama). Après plus de 3 ans d’efforts, il abandonna en 1924, déclarant à l’occasion : « une simple affaire commerciale qui aurait dû être décidée par n’importe qui en moins d’une semaine est devenue une affaire politique compliquée ».
Evidemment, personne dans la sphère dirigeante et le gouvernement n’avait particulièrement intérêt à mettre en place une énergie monnaie. Et la technologie n’en était pas au stade actuel, ce qui a étouffé dans l’œuf toute forme de cont

Aujourd’hui, Bitcoin est ce qui se rapproche le plus de l’énergie monnaie souhaitée par Henri Ford.
Cet article veut montrer que Bitcoin dispose d'une valeur intrinsèque et que le "hashrate" peut même servir d’indicateur (au même titre que le Mayer Multiple, le Puell Multiple, l’indicateur BEAM,…) de la valorisation du sous-jacent.


La corrélation entre le prix du BTC et l’équivalence Valeur Energie – Source : Charles Edwards




La monnaie du futur sera une crypto-monnaie qui représentera l’énergie stockée et mise à disposition de tous.
Tout un chacun pourra puiser dans cette énergie ( consommer) ou bien en apporter, en étant raccordé à un réseau électrique de dimension mondiale et indépendant des gouvernements.
Cela ne sera pas un problème d’arriver tôt ou tard dans ce réseau, tout ce qui comptera sera la quantité d’énergie que vous apporterez au réseau et qui pourra y être stockée, potentiellement indéfiniment.

Clairement, nous n’y sommes pas encore et de très loin, à commencer par la technologie de batteries permettant de stocker de gigantesques quantité d’électricité et de le redistribuer, mêmes si les nouvelles technologies de batteries à base de graphène nous y rapprochent un tout petit peu.
Et pour bien faire, il faudra disposer de réseaux de distribution et de stockage d’énergie transnationaux. En clair, il faudra sortir les réseaux d’énergie de la compétence des gouvernements (une prérogative en moins). Ce n’est clairement pas pour demain…

Mais le Bitcoin est un pas vers cette lointaine direction.  😀




jeudi 19 mars 2020

7/7 Bitcoin - Regards vers l’avenir


Note : cet article a été écrit avant que la crise du coronavirus ne s'étende au reste du monde, provoquant un confinement en France. J'ai décidé de le publier tel quel.



« La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes »                                                                                                    John Maynard Keynes.


Je voulais commencer mon article en citant le proverbe bien connu : « la prédiction est un art difficile, surtout lorsqu’elle concerne le futur ». Mais je n’en ai pas trouvé l’auteur de manière certaine.  Et pourtant, Dieu sait que cela m’embêtait de citer Keynes !

Pour en revenir au fond du sujet, il y a un aspect essentiel à ne pas négliger lorsqu’on essaie de prédire le cours futur du Bitcoin : le comportement des « baleines », ces investisseurs de la première heure, dont on dit qu’ils sont très peu nombreux (de l’ordre du millier) et contrôlent environ 40% des Bitcoins en circulation.

Si cette hypothèse qui semble très vraisemblable est avérée, quels sont les points à garder à l’esprit :

D’abord, le fait que les baleines ont avant tout intérêt à ne pas bousculer les cours. Il est peu probable qu’un de ces grands possédants se déleste de sa cryptomonnaie sans se soucier de ce qu’il adviendra de l’actif en question. Au contraire, les baleines ont des « Dark Pools » à leur disposition pour écouler dans la durée sans perturber le cours.
Il faut également garder présent à l’esprit le fait que les baleines qui ont conservé leurs Bitcoins au travers de la période de 2017 qui a amené le cours du Bitcoin aux portes des 20 000 dollars … ne le lâcheront sans doute pas avant un montant significativement plus élevé. Et sans doute qu’elles conserveront une partie significative de leur patrimoine en Bitcoins.

Ensuite, il ne faut pas rester très loin du compte twitter de « Whale Alert », compte qui répertorie les mouvements de grande ampleur du Bitcoin et des principaux « Altcoins ».


D’ailleurs à ce sujet, une interview du fondateur de ce compte Twitter indique que les « baleines Bitcoin » seraient une espèce en voie d’extinction.

Au-delà de ces 2 aspects, voici un certain nombre de facteurs qui pourraient (qui devraient) en tout cas dans un premier temps favoriser l’augmentation des cours : 

Ø  Le comportement de la génération Z : les personnes vivront la quasi-totalité de leur vie d’adultes avec des cryptomonnaies. Elles seront donc moins susceptibles de se poser des questions quant à leur légitimité. Et pour la génération Alpha, qui vient après, ce sera une évidence.

Ø  L’intégration des smartphones avec l’écosystème des cryptomonnaies.
Aujourd’hui, l’acquisition de cryptomonnaies reste complexe, même si quelques néobanques, en particulier Revolut, tendent de rendre le processus plus simple.
L’autre aspect concerne l’intégration de la gestion des clés privées directement dans le téléphone. Samsung est à la pointe sur ce sujet.
Le géant Sud Coréen, qui a pris l’année dernière une participation dans le français Ledger a intégré le Samsung Blockchain Keystore dans sa gamme de Galaxy S20, S20+ et S20 Ultra, qui sortira prochainement.
Le Exodus 1s du Taiwanais HTC a été lancé récemment et est, pour sa part, capable selon le constructeur de faire tourner un nœud Bitcoin (prévoir une carte SD conséquente quand même).
Je pense que, très prochainement, des solutions permettront aux possesseurs de téléphones de miner des Bitcoins ou d’autres cryptomonnaies directement depuis leurs téléphones.

Ø  L’arrivée des fonds institutionnels : c’est, de loin, le point le plus important, selon moi.
Les fonds institutionnels sont encore frileux. Un ETF lèverait beaucoup de leurs réticences. Mais pour l’instant, la SEC refuse d’accorder la création d’un ETF sur des soucis, probablement justifiés, de manipulation de marché ou de brusques mouvements à la hausse ou à la baisse.
Le site skew.com donne des informations intéressantes sur l’intérêt des institutionnels pour les futures du Bitcoin, mais la plupart sont en accès payant.

Si cela se produit, et au rythme actuel, cela ne pourra avoir lieu avant le halving : attendez-vous à voir le cours du BTC exploser à la hausse.

En attendant, le Digital Asset Investment Reports de Grayscale, disponible gratuitement, donne de bonnes indications sur l’intérêt des institutionnels : la tendance est bonne.


Source : Grayscale Digital Asset Investment Report



En tout et pour tout, un certain nombre de facteurs peuvent fortement déclencher le bull market tant attendu par les acteurs du marché.

Mais le pire ou le meilleur n’est jamais certain.
Le site BitcoinEconomics (encore lui) a fait un travail formidable pour recenser l’ensemble des prédictions sous forme de graphe.
De ce travail, il ressort que, selon l’auteur, 95-99% des prédictions sont incorrects. 


Charte Predictions & Models – Source : BitcoinEconomics.io

Ce modèle tire d’autres conclusions, en particulier sur le fait que pendant 2 à 3 ans après les sommets de valorisation, les prédictions sont toujours surestimées, ce qui semble logique.
L’auteur du site en conclut que le nouveau sommet se situera entre 2023 et 2024, ce qui personnellement me semble irréaliste, car il ne prend pas en compte l’impression monétaire que probablement, les banques centrales seront obligées de mettre en place dans les mois et les années à venir.

N’oublions pas que les prédictions les plus populaires sont souvent le fait d’individus qui ont intérêt à ce que le cours devienne stratosphérique ( John McAfee) ou au contraire qui souhaitent qu’il morde la poussière ( Roubini, Stiglitz). 


Charte graphique des prédictions du cours du Bitcoin en 2018 – Source : ArzDigital


Y a-t-il quelque chose qui pourrait ralentir ou même provoquer une forte baisse voire une extinction de la valeur du Bitcoin ?

Là encore, il y a pas mal de facteurs qui pourraient jouer en ce sens, à commencer par le remplacement du Bitcoin par une autre cryptomonnaie plus efficace, même si aucune n’en prend le chemin.
Je donnerais à cette hypothèse une probabilité de 20% seulement, surtout que si un concurrent prend de l’importance, je ne doute pas qu’une équipe se charge d’implémenter ses « avantages » sur la blockchain Bitcoin.

Une autre possibilité serait un réveil des principaux gouvernements ( Chine, Russie, USA,…) aiguillées par leurs banques centrales respectives, terrifiées par l’augmentation constante des valorisations des crypto-monnaies, surtout si cela s’effectue au dépend de leur propre monnaie papier, et donc de leur pouvoir.
Je pense que cette opportunité ne se produira pas avant qu’un Bitcoin n’atteigne les 100 000 dollars, et elle sera difficile à mettre en œuvre.
Si cela se produit, les possesseurs du Bitcoin seraient relégués à un usage illégal, ce qui reste malgré tout une part non négligeable du commerce mondial.

Il est possible aussi que le Bitcoin doive faire face à de grosses perturbations du réseau Internet dont il est tributaire et que les gens reviennent aux fondamentaux que sont les métaux précieux.
Ou qu’une avancée technique significative permette à une entité gouvernementale ou autre de lancer avec succès une attaque des 51% sur la blockchain, voire de factoriser très rapidement la clé privée à partir de la clé publique en utilisant la cryptographie quantique… Sauf que même dans ce cas, des parades existent.
Des développeurs réfléchissent même à des moyens permettant de faire transiter des Bitcoins en se passant d’Internet.

En fait, en y réfléchissant sérieusement, le risque le plus sérieux concernant Bitcoin est celui d’une crise monétaire gigantesque couplée à une profonde dépression économique qui amènerait les peuples à avoir d’autres préoccupations que celles de miner des monnaies électroniques décentralisées.

Et donc, même si cela est peu probable, il n’est pas exclu qu’un jour, le Bitcoin meurt de sa belle mort.

Et puisqu’on en parle, je vous donne une page amusante :  voici un site qui répertorie le nombre de fois où Bitcoin a été déclaré mort.
La première fois était en 2010 ( !) dans un article de « The Underground Economist », un site qui n’a pas survécu…
La dernière en date du 31 Décembre 2019 a été faite sur le plateau de Yahoo ! Finance (un site qui aurait mieux fait de se préoccuper de sa propre survie) où les participants le comparent à un système pyramidal.
En tout, Bitcoin a été déclaré mort ou totalement inutilisable près de 380 fois.

Je vous ai prévu un 8ème et dernier article dans lequel je fais le point sur le crypto-monnaie idéale, celle que nous rêvons tous d’avoir dans le futur … Et ce n’est pas le Bitcoin.



dimanche 15 mars 2020

6/7 Bitcoin - Stock to Flow Model


Le “Stock to Flow model” met en relation la quantité disponible d’un produit par rapport aux flux nouvellement produit, par extraction minière dans le cas des métaux précieux.  

Cette idée de comparer le Bitcoin à des métaux précieux et d’en faire l’équivalent de « l’or numérique » n’est pas nouvelle. En fait, elle date de Satoshi Nakamoto lui-même.


C’est Satoshi lui-même qui a parlé de minage pour qualifier les opérations aboutissant à une preuve de travail des transactions de la blockchain.

Pour l’or et l’argent, tout le monde comprend intuitivement que le stock est limité. Et la plupart des gens savent que tout l’or du monde extrait et raffiné est encore disponible, … à l’exception peut-être de l’or entreposé dans des galions qui repose au fond des océans.
Il en va de même pour les Bitcoins, … l’exception peut-être de ceux dont la clé privée a été perdue.

L’idée du modèle stock-flux est de montrer de manière plus ou moins empirique, que, contrairement à ce qu’indiquent les banques centrales, Bitcoin n’est pas une commodité, ou dit autrement, Bitcoin n’est pas un crypto-actif.
Dans le cadre d’une commodité ( zinc, nickel, blé,…) les productions annuelles sont toujours estimées avec plus ou moins d’efficacité. Si l’on amène brusquement sur le marché le double des niveaux habituels (le flux), cela va probablement dépasser les stocks entreposés et donc avoir un fort impact à la baisse sur les prix.

D’après Saifedan Ammous, auteur du livre « The Bitcoin Standard », le fait par exemple de doubler la production annuelle d’or ne ferait qu’augmenter les réserves actuelles de 3%.


Et donc la rareté est exprimée simplement avec la formule :     SF =   stock / flux.

Le blogueur PlanB dans son formidable article, dont celui-ci est totalement inspiré, compare les SF des différents métaux avec un tableau un peu vieux, en terme de valorisation :


L’or et l’argent ont des SF de 62 et 22 respectivement, ce qui en fait de bons candidats à l’usage en temps que monnaie.
Pour le palladium et le platine, au-delà du fait que le stock est très petit, on voit surtout que le facteur S.F. est voisin voire inférieur à 1.

Dans le cas de notre crypto-monnaie favorite, 18.2 millions de Bitcoins ont déjà été minés. Sur la base d’un minage estimatif de 700 K Bitcoins annuels, nous en sommes à un SF de 26.

Le « halving » prend bien sûr tous son sens, pour indiquer la rareté et ses effets sont disruptifs, non pas progressifs. Le prochain a lieu en Mai 2020 dans moins de 60 jours.

L’hypothèse de base du Stock to Flow Model est que la rareté détermine le prix.
On peut bien sûr s’élever en faux contre cette remarque, sauf que si le Bitcoin est considéré comme de l’argent et si on met en face les créations monétaires que les banquiers centraux seront obligés de faire dans les prochaines années pour faire tenir les marchés.

Pour être en situation de représenter une échelle de valorisation allant de 1000 USD à 100 trilliards, il faut bien sûr passer en échelle logarithmique.

L’utilisation des données dans un modèle de régression linéaire simple apporte un coefficient de détermination R2 de 0.94 qui est, à priori très bon.
Le R2 est fixé entre 0 et 1. Un R2 proche de 1 signifie une bonne adaptation des données  au modèle. La valeur P indiquée est très basse.

Attention tout de même : des tests avec des échantillons de données spécifiques ont montré que l’indicateur R2 ne peut pas être considéré comme fiable pour juger de la pertinence d’un modèle. Je ne suis pas d’accord avec la conclusion de PlanB sur ce point spécifique.

Les couleurs des petits points dans le graphe ci-dessous sont effectuées en fonction du nombre de mois avant le prochain « halving ».

Il a été également possible d’intégrer les valeurs pour l’argent (SF de 22) et l’or (SF de 62). 


 Modèle de prix en fonction du stock vers flux – Copyright : PlanB @100trillionUSD


Ce modèle prédit une capitalisation globale de 1 trillion après le prochain « halving » de Mai 2020, ce qui se traduirait par un prix unitaire de 55 000 $ pour le bitcoin, … ceci en admettant que le modèle « stock to flow » soit le bon.

Selon ce modèle, comme le font remarquer les maximalistes du Bitcoin, à partir du 3ème « halving », l’offre de BTC sera inférieure à celle de l’or.
Il est quand même difficile de valider avec certitude cette assertion, simplement parce que contrairement à Bitcoin, la production de l’or dans le monde entier (notamment en Chine) ne peut pas être estimée avec certitude.

Pour la petite histoire, PlanB a amendé son papier d’un billet comparant le modèle stock vers flux à l’hypothèse des marchés efficients.  Sauf que, personnellement, je ne crois pas à la théorie des marchés efficients.

En parlant d’or, je me permets de vous signaler un tout dernier indicateur qui ne m’a pas vraiment convaincu, mais peut-être que c’est moi qui n’ai pas vraiment saisi son intérêt : il s’agit du nombre d’or appliqué aux chartes du Bitcoin. Je le trouve trop alambiqué.
Vous trouverez le lien pour une explication technique ci-joint, si le cœur vous en dit.

Il en existe encore d’autres, par exemple le MRV Z-Score.
Le MRV Z-Score divise la capitalisation du Bitcoin ( la valeur d’1 Bitcoin multipliée par le nombre de coins en circulation) moins les UTXOs créés pour l’occasion, c’est-à-dire les bitcoins non dormants.
L’ensemble est divisé par l’écart type ( « standard deviation) de la capitalisation.
La formule est fournie à titre indicatif, ci-dessous :

Source : lookintobitcoins
  
J’ai choisi de ne pas en parler. Mais si cela, vous intéresse, les liens sont ici et ici.

Nous disposons malgré tout d’un grand nombre d’indicateurs, qui peuvent être combinés pour renforcer une conviction d’achat et/ou de vente.

Passons à la synthèse et conclusion, et en particulier les deux facteurs susceptibles de faire varier les valorisations : le comportement des « baleines », ces gros détenteurs de Bitcoins et l’arrivée des institutionnels, au moyen d’outils financiers adaptés, tels que les ETFs.




mercredi 11 mars 2020

5/7 Bitcoin - Le Power Oscillator

Le Power Oscillator, que l’on pourrait traduire par « oscillateur de puissance », même si je vais m’en tenir au raccourci P.O. cherche à savoir, sans paramètre spécifique, en suivant simplement la courbe naturelle d’évolution des prix.

Plus précisément, cet indicateur fait appel à une loi de puissance : il s’agit d’une relation entre deux quantités x et y, du type y = axk
L’intérêt de la loi de puissance est qu’elle présente une invariance d’échelle.
En termes plus terre à terre, cela veut dire qu’aucune échelle ne caractérise le système.
Pour le Bitcoin, c’est totalement adapté : on lui reproche souvent de n’être basé sur rien.
Et pourtant, tout le monde est d’accord pour dire qu’un Bitcoin à 100 € peut être trop cher (en 2011) ou vraiment donné (en 2019).
Ce qui fait la différence, c’est l’écosystème à ces 2 périodes, … marqué par les prix passés.

La méthode du P.O. permet, en se caractérisant uniquement sur les prix passés, de savoir si le prix du Bitcoin est cher ou pas, et ce sans formule mathématique.

Pour bien comprendre, il faut commencer par se focaliser sur l’importance d’une échelle logarithmique à la fois en abscisse et en ordonnée.
C’est ce qui nous permet de passer de l’image ci-dessous :

Source : Harold Christopher Burger

A celle ci-dessous, dans laquelle aussi bien le prix que l’échelle de temps ont été placées en base logarithmique :

Source : Harold Christopher Burger

Cette charte semble beaucoup plus linéaire. On applique ensuite un modèle de régression linéaire, ce qui nous amène à la charte suivante :


Et donc, on peut en déduire la formule donnant y (le prix) en fonction de x (le temps) :
y = 10a+b log10(x)

x est le nombre de jour depuis 2009.
a vaut -17.01593313
b vaut 5.84509376

La relation obtenue est une loi de puissance, comme vu au début de cet article.

Le coefficient de détermination, appelé R2, qui mesure la qualité du niveau de prédiction d’une régression linéaire est très bon (supérieur à 0,93) et s’améliore avec le temps, ce qui suggère une bonne adaptation du modèle au temps. Pour rappel, l’indicateur R2 va varier de 0 à 1.

On peut utiliser la même typologie de loi de puissance pour générer une ligne de support qui va fonctionne remarquablement bien, à l’exception de 2010 où peu de gens étaient au courant de l’existence du Bitcoin. Cela donne le graphique ci-dessous :

Si l’on utilise la même loi de régression linéaire sur les trois sommets de 2011, 2013 et 2017, on obtient une ligne également fonctionnelle.


Le prix du Bitcoin semble donc bouger entre ces 2 lignes de loi de puissance.

L’auteur de l’article applique un algorithme complémentaire, RANSAC, qui permet en résumé d’éliminer le « bruit », c’est-à-dire les données non pertinentes.

Cet algorithme permet en fait de définir 2 modes :
Ø  Le mode « normal » pendant lequel les prix suivent fidèlement la loi de puissance.
Ø  Le mode « bullish » pendant lequel le prix peut dérailler à la hausse et où l’on observe ces pics d'exubérance.

Source : Harold Christopher Burger

Il est ainsi possible de définir 2 bandes entre lesquelles le prix du Bitcoin va osciller selon que l’on soit en période dite « normale » ou en période « bullish ».

Source : Harold Christopher Burger

L’interprétation de ces 2 bandes sur le futur, laisse à entrevoir que si la loi de puissance est respectée à l’avenir, le prix d’un Bitcoin n’atteindra pas 100 000 $ avant 2021 mais également qu’il ne sera pas en dessous de ce niveau en 2028.

Utilisons maintenant cette loi de puissance pour déterminer notre fameux indicateur P.O.,

L’oscillateur en question, proposé par Harold Christopher Burger, décrit la déviation entre le prix du marché et la loi de puissance vue précédemment. Il varie entre -1.0 et 1.0.


Source : Harold Christopher Burger


Si l’on s’amuse à reprendre la charte des prix du Bitcoin coloriée avec les valeurs de ce P.O., on obtient une confirmation visuelle de ce que l’indice P.O. a su jusqu’à présent détecter les tops, comme on peut le voir avec les colorations en rouge.


Quand acheter et vendre du Bitcoin sur la base du P.O. ?

Les meilleurs moments, selon l’auteur, sont de choisir des périodes où le P.O. est inférieure à sa valeur médiane. La ligne verte de l’image ci-dessous représente cette valeur médiane. De la même façon, les valeurs entre 0.8 et 0.9 indiquent les moments de surchauffe où il faut vendre.
Bien entendu, ces valeurs, étant dépendantes des données, devront être recalculées en permanence.


Une comparaison avec le Mayer Multiple évoquée dans le deuxième article laisse apparaitre de fortes similarités, sauf que le P.O. obtient pratiquement les mêmes valeurs (entre 0.8 t 0.9) à chaque pic d’optimisme, là où la valeur de Mayer Multiple se situe entre 3.5 et 12.

Il est donc assez facile de programmer une stratégie automatique fonction de ces paramètres.
L’auteur propose un investissement lissé sur la durée, renouvelé chaque jour, avec des achats lorsque le P.O. est en dessous de sa valeur médiane et des ventes démarrant au-dessus de 0.7.

Cet article et les graphiques sont tous tirés de l’article « Bitcoin Power Oscillator » de Harold Christophe Burger. Je vous conseille de vous référer à son article pour des informations plus détaillées.
Il y a d’autres indices oscillateurs, par exemple l’indice de flux monétaire ( Monetary Flux Index ou MFI en anglais) qui permet de signaler des situations de survente ou au contraire de sous-investissement.

Je suis fan de la page « Dashboard » de Digitalik qui donne accès à une très grande richesse d’informations … et je vous encourage à le sponsoriser.

Passons maintenant à mon indicateur préféré, celui que je comprends le mieux intuitivement, le modèle « stock vers flux » ou en bon anglais, Stock To Flow.
Ce modèle est bien sûr très important, en rapport avec le « halving » à venir du Bitcoin.



L'excellente surprise Sarah Knafo !

 Je démarre cette année 2025 avec un article dédiée à Sarah Knafo, l'excellente surprise de cette année 2024 qui s'est pourtant révé...