Note : cet article a été écrit avant que la crise du coronavirus ne s'étende au reste du monde, provoquant un confinement en France. J'ai décidé de le publier tel quel.
« La difficulté n’est pas de comprendre
les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes » John Maynard Keynes.
Je voulais commencer mon article en citant le
proverbe bien connu : « la prédiction est un art difficile, surtout
lorsqu’elle concerne le futur ». Mais je n’en ai pas trouvé l’auteur de
manière certaine. Et pourtant, Dieu sait
que cela m’embêtait de citer Keynes !
Si cette hypothèse qui semble très
vraisemblable est avérée, quels sont les points à garder à l’esprit :
D’abord, le fait que les baleines ont avant
tout intérêt à ne pas bousculer les cours. Il est peu probable qu’un de ces
grands possédants se déleste de sa cryptomonnaie sans se soucier de ce qu’il
adviendra de l’actif en question. Au contraire, les baleines ont des
« Dark Pools » à leur disposition pour écouler dans la durée sans
perturber le cours.
Il faut également garder présent à l’esprit le
fait que les baleines qui ont conservé leurs Bitcoins au travers de la période
de 2017 qui a amené le cours du Bitcoin aux portes des 20 000 dollars … ne
le lâcheront sans doute pas avant un montant significativement plus élevé. Et
sans doute qu’elles conserveront une partie significative de leur patrimoine en
Bitcoins.
Ensuite, il ne faut pas rester très loin du
compte twitter de « Whale Alert », compte qui répertorie les mouvements de
grande ampleur du Bitcoin et des principaux « Altcoins ».
Au-delà de ces 2 aspects, voici un certain
nombre de facteurs qui pourraient (qui devraient) en tout cas dans un premier
temps favoriser l’augmentation des cours :
Ø Le comportement de la génération Z : les
personnes vivront la quasi-totalité de leur vie d’adultes avec des
cryptomonnaies. Elles seront donc moins susceptibles de se poser des questions
quant à leur légitimité. Et pour la génération Alpha, qui vient après, ce sera
une évidence.
Ø L’intégration des smartphones avec
l’écosystème des cryptomonnaies.
Aujourd’hui,
l’acquisition de cryptomonnaies reste complexe, même si quelques néobanques, en particulier Revolut, tendent de rendre le processus plus simple.
L’autre aspect
concerne l’intégration de la gestion des clés privées directement dans le
téléphone. Samsung est à la pointe sur ce sujet.
Le Exodus 1s du
Taiwanais HTC a été lancé récemment et est, pour sa part, capable selon le
constructeur de faire tourner un nœud Bitcoin (prévoir une carte SD conséquente
quand même).
Je pense que, très prochainement, des
solutions permettront aux possesseurs de téléphones de miner des Bitcoins ou
d’autres cryptomonnaies directement depuis leurs téléphones.
Ø L’arrivée des fonds institutionnels : c’est,
de loin, le point le plus important, selon moi.
Les fonds
institutionnels sont encore frileux. Un ETF lèverait beaucoup de leurs
réticences. Mais pour l’instant, la SEC refuse d’accorder la création d’un ETF
sur des soucis, probablement justifiés, de manipulation de marché ou de
brusques mouvements à la hausse ou à la baisse.
Le site skew.com donne des informations intéressantes sur
l’intérêt des institutionnels pour les futures du Bitcoin, mais la plupart sont
en accès payant.
Si cela se
produit, et au rythme actuel, cela ne pourra avoir lieu avant le halving :
attendez-vous à voir le cours du BTC exploser à la hausse.
Source :
Grayscale Digital Asset Investment Report
En tout et pour tout, un certain nombre de
facteurs peuvent fortement déclencher le bull market tant attendu par les
acteurs du marché.
Mais le pire ou le meilleur n’est jamais
certain.
Le site BitcoinEconomics (encore lui) a fait
un travail formidable pour recenser l’ensemble des prédictions sous forme de
graphe.
De ce travail, il ressort que, selon l’auteur,
95-99% des prédictions sont incorrects.
Charte
Predictions & Models – Source : BitcoinEconomics.io
Ce modèle tire d’autres conclusions, en
particulier sur le fait que pendant 2 à 3 ans après les sommets de
valorisation, les prédictions sont toujours surestimées, ce qui semble logique.
L’auteur du site en conclut que le nouveau
sommet se situera entre 2023 et 2024, ce qui personnellement me semble
irréaliste, car il ne prend pas en compte l’impression monétaire que
probablement, les banques centrales seront obligées de mettre en place dans les
mois et les années à venir.
N’oublions pas que les prédictions les plus
populaires sont souvent le fait d’individus qui ont intérêt à ce que le cours
devienne stratosphérique ( John McAfee) ou au contraire qui souhaitent qu’il
morde la poussière ( Roubini, Stiglitz).
Charte graphique
des prédictions du cours du Bitcoin en 2018 – Source : ArzDigital
Y a-t-il quelque chose qui pourrait ralentir
ou même provoquer une forte baisse voire une extinction de la valeur du
Bitcoin ?
Là encore, il y a pas mal de facteurs qui pourraient
jouer en ce sens, à commencer par le remplacement du Bitcoin par une autre
cryptomonnaie plus efficace, même si aucune n’en prend le chemin.
Je donnerais à cette hypothèse une probabilité
de 20% seulement, surtout que si un concurrent prend de l’importance, je ne
doute pas qu’une équipe se charge d’implémenter ses « avantages » sur
la blockchain Bitcoin.
Une autre possibilité serait un réveil des
principaux gouvernements ( Chine, Russie, USA,…) aiguillées par leurs banques
centrales respectives, terrifiées par l’augmentation constante des valorisations
des crypto-monnaies, surtout si cela s’effectue au dépend de leur propre
monnaie papier, et donc de leur pouvoir.
Je pense que cette opportunité ne se produira
pas avant qu’un Bitcoin n’atteigne les 100 000 dollars, et elle sera
difficile à mettre en œuvre.
Si cela se produit, les possesseurs du Bitcoin
seraient relégués à un usage illégal, ce qui reste malgré tout une part non
négligeable du commerce mondial.
Il est possible aussi que le Bitcoin doive
faire face à de grosses perturbations du réseau Internet dont il est tributaire
et que les gens reviennent aux fondamentaux que sont les métaux précieux.
Ou qu’une avancée technique significative
permette à une entité gouvernementale ou autre de lancer avec succès une
attaque des 51% sur la blockchain,
voire de factoriser très rapidement la clé privée à partir de la clé publique
en utilisant la cryptographie quantique… Sauf que même dans ce cas, des parades
existent.
En fait, en y réfléchissant sérieusement, le
risque le plus sérieux concernant Bitcoin est celui d’une crise monétaire
gigantesque couplée à une profonde dépression économique qui amènerait les
peuples à avoir d’autres préoccupations que celles de miner des monnaies
électroniques décentralisées.
Et donc, même si cela est peu probable, il
n’est pas exclu qu’un jour, le Bitcoin meurt de sa belle mort.
La première fois était en 2010 ( !) dans
un article de « The Underground Economist », un site qui n’a pas
survécu…
La dernière en date du 31 Décembre 2019 a été
faite sur le plateau de Yahoo ! Finance (un site qui aurait mieux fait de
se préoccuper de sa propre survie) où les participants le comparent à un
système pyramidal.
En tout, Bitcoin a été déclaré mort ou
totalement inutilisable près de 380 fois.
Je vous ai prévu un 8ème et dernier
article dans lequel je fais le point sur le crypto-monnaie idéale, celle que
nous rêvons tous d’avoir dans le futur … Et ce n’est pas le Bitcoin.