vendredi 17 avril 2020

Coronavirus : quelques réflexions sur l'après-confinement


J'ai essayé pendant ces quelques semaines de publier des articles sans rapport avec le COVID-19.
J'estime qu'il y a suffisamment de sources d'informations, d'avis et de polémiques comme cela, sans en rajouter par ailleurs.
Mais je voudrais quand même présenter quelques réflexions d'ordre plutôt tactique que je n'ai pas vu ailleurs sur la période post-confinement.


1) La problématique des restaurants

On se doute tous que les restaurants auront du mal à la fin du confinement, dont on rappelle qu'en France, elle ne sera pas effective pour eux au 11 Mai.
Je dois dire que je serai particulièrement méfiant à la fin du confinement lorsqu'il s'agira d'aller déjeuner ou dîner dans des restaurants. Et dans le cadre de mes missions, je serai amené à le faire.

Lorsqu'un restaurateur est dans une situation financière critique, et malheureusement cela risque d'arriver, la tentation est gigantesque de faire le maximum d'économies.


C'est une question de survie financière. Et pour un restaurateur, les aliments représentent une partie (pas la plus importante) des dépenses.
Je ne parle pas ici de servir des aliments frelatés, mais d'être beaucoup moins regardant sur la qualité et la fraîcheur des produits servis. Et je ne pense pas aux établissements hauts de gamme, mais aux petits restaurants dans lesquels je me rends régulièrement, quand je vais à l'extérieur.

Je ne serai vraiment pas surpris que nous soyons face à une épidémie d'intoxications alimentaires à la sortie du confinement.

2) La crise et la fermeture d'entreprises

Beaucoup s'imaginent que la crise à la fin du confinement amènera une faillite massive d'entreprises.
Il y aura sans doute beaucoup de redressements judiciaires et de mise en liquidation, mais je ne crois pas à l'hémorragie tant annoncée, tout simplement parce que l'Etat s'y attend, a pris des mesures de

Je pense au contraire que l'état va déployer des efforts énormes ( subventions, annulations de dette,...) pour sauver toutes les entreprises, y compris celles qui, en principe, devraient être en mise en faillite, parce qu'elles sont structurellement ou même conjoncturellement incapables d'être rentables.

Dans cette période pendant laquelle l'Etat s'activera pour remettre à flot son économie, comme si elle pouvait être éteinte et allumée à la manière d'un interrupteur, ce que je ne crois pas, il dépensera un grand nombre de forces et de "cartouches" financières ... qui se révéleront manquantes lorsque la deuxième crise se produira.

Quelle sera la deuxième crise et combien de temps après la crise du virus se produira-t-elle ?

Franchement, je n'en sais rien.

Cela pourrait-être : une crise de l'euro, une résurgence des manifestations de gilets jaunes en France en plus violent, une deuxième vague du coronavirus, ou plus probablement une vague de faillite de grande ampleur ( des compagnies aériennes, des géants de l'immobilier commercial comme URW,...)

Par contre, je pense qu'elle n'attendra pas trop la fin de la première crise : elle pourrait par exemple survenir à la fin de l'année 2020 ou au début de 2021, à supposer que la fin du confinement marque la fin de la première crise.

Les systèmes de protection publics ainsi que les gouvernements, déjà affaiblis par les efforts déployés pour gérer la première crise, ne sauront plus faire face efficacement aux problèmes auxquels ils seront confrontés.
Il en résultera une "supernova" de pognon (ces gens-là ne savent faire qu'une chose : imprimer de l'argent) qui cette-fois, résorbera le problème de la déflation. L'inflation finira sans doute par réapparaitre, et cette fois, il sera difficile de remettre le dentifrice dans le tube...
En d'autres termes, s'ils parviennent à inonder le monde d'argent, je m'attends à ce que la prochaine crise soit monétaire.


3) Le besoin d'anti-fragilité

Cette crise du coronavirus est presque une ode à Nassim Nicholas Taleb et en particulier à son livre : "Antifragile - Les bienfaits du désordre".


Je ne suis, bien sûr, pas innovant en parlant du besoin d'anti-fragilité.
Mais je voudrais insister sur son importance dans le contexte actuel, principalement en regard de la rentabilité, voire l'efficacité globale de l'entreprise.

Quand on a toutes ses usines entre les mains de sous-traitants en Asie (principalement en Chine), comme c'est le cas d'Apple, on est très optimisé, notamment en terme de résultat d'exploitation. Mais on est également à la merci d'un arrêt de ces usines qui pourrait se révéler bien plus toxique que l'ensemble des gains accumulés en n'ayant pas conservé toutes ses usines au même endroit ou bien entre les mains d'un seul fournisseur.

Au niveau d'une très petite entreprise, l'anti-fragilité se définit en particulier, selon moi, par la polyvalence des salariés et la répartition/distribution des clients.


4) La restriction des libertés

C'est un sujet sur lequel un grand nombre d'articles ont été écrits, mais je veux rajouter ma petite touche.

La restriction des libertés est pour moi le problème majeur de cette crise.

Pour gérer le problème de santé, les autorités ont pris l'une des décisions portant atteinte à l'un de nos droits les plus basiques : le droit de se déplacer.
Cette restriction, je la considère comme une mesure sanitaire, et à titre optionnel, comme un test.
Le fait que nous tous, moi le premier, l'acceptions si facilement, donnera très probablement aux autorités des idées pour restreindre nos libertés ... toujours pour le bien commun, je n'en doute pas.


Je me demande vraiment quelle sera la nature et l'étendue de la perte de liberté qu'ils nous demanderont d'accepter par la suite. En fait, j'ai déjà une petite idée.

Je me sens prêt à tout gérer (je veux dire à tout défier), mais le plus dur sera bien évidemment la perte de liberté de voyager, de se déplacer, d'entreprendre, etc...

Je n'ai pas pour l'instant, de remède tout fait.
Je peux simplement dire que la Liberté est un élément de la plus haute importance pour moi, et que pour le protéger, je ne peux penser qu'à accroître ma mobilité.
Lorsqu'on souhaite accroître sa mobilité, un certain nombre d'actions viennent immédiatement à l'esprit. Et le fait que ces actions ont un impact, parfois très important sur la rentabilité, ne doit pas pour autant nous arrêter, sauf si vous pensez que la Liberté n'est pas un de vos critères essentiels.







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