Je voudrais que les rares lecteurs qui se pencheront sur cet article n'en tirent absolument aucune conclusion quant à mon état d'esprit ou à mes appétences politiques. En d'autres termes, j'essaie ici de donner une analyse politique aussi neutre que possible et détachée de toute préférence personnelle.
Tout d'abord, je voudrais tirer mon chapeau à Emmanuel Macron qui a fait une excellente (courte) campagne.
Cet homme, je l'ai dit dans mon précédent billet est rempli de charisme. Sa capacité dans la conquête du pouvoir est exceptionnelle !
La dernière en date : cette sortie du ministre dans laquelle, il juge nécessaire un embargo de l'Union Européenne sur le pétrole russe.
Même si ce n'était pas le cas, le peuple russe est habitué, de longue date, aux privations : il a tenu plus de 80 ans pendant la sombre période de l'URSS. Il tiendra encore cette fois-ci, par respect pour la Mère Patrie.
De fait, les journalistes s'attachent à relever les gaffes de Le Maire sur des sujets qui sont sans importance.
Pour en revenir au fond du sujet, on note :
La disparition des partis modérés ( LR, PS) qui contrairement à ce que l'on pense, ouvre à moyen terme, les portes du pouvoir à des partis plus "radicaux". Ce soir, les français n'ont pas voté pour le mouvement "En Marche", ils ont voté pour E. Macron. La nuance est de taille. Qu'adviendra-t-il de cet électorat lorsqu'il ne se représentera pas ?
L'augmentation du vote communautariste en faveur de Mélenchon. Si ce dernier revient sur son choix de ne pas se représenter, il pourrait presque espérer être au second tour, via l'augmentation démographique de ses électeurs.
La concordance assez forte entre les programmes du RN et les Insoumis sauf sur un élément majeur : l'immigration. Et c'est cet élément qui apparemment fait toute la différence et qui devrait expliquer la métaphore entre le Rassemblement National et "les heures les plus sombres de notre histoire" du point de vue d'un militant Insoumis. C'est vraiment impressionnant.
Le retour du "tout sauf le Pen" qui avait été éclipsé, le temps de la campagne, par l'arrivée de Zemmour. Il ne faut pas se leurrer : le nom Le Pen servira systématiquement de repoussoir à chaque élection... Et à mon avis,
Pour la droite nationale justement, et c'est l'objet principal de mon billet, cette élection de Macron, redonne, paradoxalement, de l'espoir ... à condition de viser 2027.
Si en 2027, les candidats de Debout La République, de Reconquête, du Rassemblement National et de ce qu'il restera des ruines du parti Les Républicains, s'unissent pour proposer un candidat unique, alors ce candidat aura ses chances.
Encore faudrait-il que ce(tte) candidat(e) ne soit pas un de ceux qui ont participé en 2022 :
Nicolas Dupont-Aignant : indépendamment de ses qualités et défauts, il n'a jamais réussi à atteindre 5%.
Eric Zemmour : il a été jugé trop clivant par un grand nombre de français, y compris de droite.
Et surtout : Marine Le Pen. Cette dame s'est élancé 3 fois à l'assaut de l'Elysée et 3 fois, elle s'est cassée les dents. J'espère qu'elle ne fera pas le mauvais diagnostic de considérer qu'elle est de plus en plus près du Capitole, au risque de se manger la roche Tarpéienne une nouvelle fois.
Elle vient d'annoncer qu'elle considère son score de 42% comme, je cite, une "victoire éclatante" et lance "la grande bataille des législatives".
Je pense donc que le principal obstacle à cette coalition des droites est justement la famille Le Pen.
Malgré tout ce qui a été dit et écrit, l'élection de 2022 ne diffère pas au niveau des "fondamentaux" de celle de 2017. En clair, la France dans son ensemble a continué à s'enfoncer lentement. Je crois possible que les conditions en 2027 soient différentes, s'il y a rupture d'un invariant.
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