Pour démarrer cette année 2023, j'écris au plus vite (car mon agenda ne me permet pas d'y passer autant de temps qu'il le faudrait) cet article sur le drame vécu par les boulangeries et ce qu'il dit de notre pays.
Je dois avouer que je n'ai pas prêté autant d'attention à ce problème qu'il aurait été nécessaire, et je ne suis pas sûr de bien maitriser tous les tenants et aboutissants du dossier.
Malgré tout, pour appréhender la situation, il suffit de lire cet article du Figaro sur le cri de détresse d'un boulanger forcé de fermer son échoppe.
On y trouve la confirmation que dans les petites communes, la boulangerie fait également office de lien social, notamment pour les personnes âgées : "Les personnes âgées se réunissaient pour boire le café, se raconter des histoires, c'était leur moment de lumière de la journée. Maintenant ils ne voient plus personne. Je m'étais d'ailleurs diversifié pour apporter un maximum de services aux habitants du village".
On y apprend que le problème a commencé par une augmentation du coût des matières premières : "Comme tous mes collègues, les problèmes ont débuté cet été. Les matières premières ont commencé à flamber, le beurre, le sucre, la levure... Tous les prix ont doublé voire triplé".
Ne cherchez pas plus loin ma détestation des banques centrales : il ne fallait pas s'imaginer que la quantité pharaonique d'argent gratuit créé depuis 2008 n'allait pas se retrouver à un moment où à un autre dans l'économie réelle. C'est juste que le moment des comptes a été très (trop ?) retardé.
On y acquiert la conviction de ce que le gouvernement se contente de déclarations qui ne sont jamais suivi d'effets :
"Les aides sont soumises à des conditions inimaginables, je n'ai absolument rien touché. Bruno Le Maire nous a proposé de reporter nos charges, mais nous n'avons aucune envie de voir étaler nos factures, on ne veut pas qu'elles s'accumulent. Il a aussi promis des aides exceptionnelles que l'on n'a jamais vues. Le gouvernement refuse de s'attaquer aux vrais problèmes, à savoir l'indexation des prix de l'électricité sur ceux de l'Union européenne. On ne veut pas d'aides, de solutions provisoires, on aimerait simplement que les ministres s'attaquent aux vrais problèmes, à savoir l'indexation des prix de l'électricité sur ceux de l'Union européenne. Mais ils n'en parlent jamais".
On soupire en lisant que la France n'est vraiment pas un endroit pour créer une entreprise produisant des biens ou des services :
" Ma passion a toujours été la boulangerie, mais j'ai perdu la flamme. En France, je ne serai plus jamais entrepreneur parce qu'il est impossible de payer correctement les salariés. Pour rémunérer un salarié 2000 €, il faut débourser près du triple en comptant les charges et les taxes".
Certaines personnes mal intentionnés soulignent que les boulangers ont préféré en d'autres temps souscrire à des offres d'électricité dérégulées et qu'il est donc logique qu'elles en payent les conséquences. C'est mal connaitre la vie d'un artisan/commerçant : le chef d'entreprise est avant tout focalisé sur ses produits et ses clients. Dans le cadre d'une boulangerie, il est inhumain de croire que la situation aurait pu être anticipée.
Cet article du Figaro est à rapprocher de beaucoup d'autres, tels celui sur RMC qui a également fait l'objet d'une vidéo spécifique.
Là encore, on confirme qu'il y a loin des aides annoncées par le gouvernement à leur mise en pratique effective.
Twitter référence de véritables drames humains et économiques.
La fermeture des boulangeries est significative à plus d'un titre.
D'abord, comme nous l'avons vu plus haut, les boulangeries sont souvent les seuls commerces dans les petits villages. A ce titre, elles font parfois office de salon de thé et constituent les lieux uniques de rassemblement pour les personnes âgées.
Ensuite la baguette de pain est vraiment symbolique de l'esprit de vivre à la française.
Fin Novembre, elle a été inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Macron s'est d'ailleurs fendu d'un tweet à ce moment-là, alors que les problèmes d'électricité étaient déjà bien avancés.
Ceci dit, comme l'a énoncé Charles Sannat, le vrai problème n'est pas la production d'électricité en elle-même mais la fixation du prix.
Les règles sont énoncées à Bruxelles par les eurocrates qui ont pour objectif de casser les monopoles (et donc les rentes croient-ils). Sauf que la revente d'électricité à des coûts inférieurs aux coûts de production est justement responsable de la création de coquilles vides qui n'ont pour objectif que d'accumuler des clients et donc qui misent tout sur le marketing.
Ce problème est à rapprocher de la volonté constante des allemands de "casser" complètement EDF, qui était encore le premier fournisseur mondial d'électricité jusqu'à ces dernières années.
Comme le souligne Henri Progliot, ancien patron d'EDF, il y a tout un pan de l'opinion politique qui s'est aligné sur la théorie de la décroissance électrique : la demande électrique allait baisser en France dans les années à venir et donc il faudrait diminuer la puissance du nucléaire.
Lire l'article, c'est commencer à mesure l'ampleur de la trahison de nos élites.
J'arrête là, car il s'agit d'un autre billet. Mais comme le dit qui si bien Bruno Bertez (qui reprend les écrits de Jean Bodin) "il n'est de vérité que de tout".
C'est cette volonté de détruire EDF, fleuron tricolore, appuyé par les allemands et même par nos élites traitres qui a conduit à cette catastrophe que constitue la fermetures des boulangeries. Il faut savoir relier les lignes.
Petite mention spéciale à l'ultra-crétin, tellement minable qu'il m'a pratiquement "obligé" à écrire un article le concernant :
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