samedi 30 mai 2020

L'or, encore et toujours


Pourquoi est-ce que je parle tellement de l'or ?
Parce que l'or est vraiment le canari dans la mine, l'avertisseur des problèmes à venir.


J'ai longtemps expliqué, même sans avoir connaissance du graphique ci-dessous, qu'en 2020, au regard de la création monétaire, l'or qui est LA MONNAIE par essence, n'est vraiment pas cher.

Je le redis d'une autre manière : au 31 Décembre 1999, l'or cotait, selon la côte CPRor environ 290 dollars l'once.
Je maintiens, sans avoir de preuves formelles, que ce prix était en fait plus cher que le prix actuel de 1730 dollars ( presque 6 fois plus), tout simplement parce que la création monétaire a entre temps été multipliée par plus de 6. Et même en tenant compte des extractions de métaux précieux, le rapport reste favorable à l'or.

Le site US Debt Clock montre l'évolution des dettes selon les différents acteurs économiques sur différentes périodes.


Sur 2020, la dette nationale US est estimée à 25,7 billions de dollars.

Comparons la situation avec l'année 2000, puisque le site donne également des estimations sur différentes années passées.


Sur cette période, la dette nationale US s'élevait à 5,7 billions.
L'augmentation est de l'ordre d'un facteur 4,5 (et non pas 6 fois), ce qui me semble à première vue me donner tort, sauf que :

  • Le vrai chiffre à retenir sur ce tableau est celui de la monnaie est des dérivées de crédit qui s'établit à ce jour (30 Mai 2020) à 682 billions. Et là encore, il s'agit d'une estimation. Les vrais montants sont incalculables pour quiconque. 
  • Ces chiffres ne prennent pas en compte l'augmentation des masses monétaires dans les pays émergents. C'est en Chine et dans d'autres pays en développement que l'impression monétaire a été la plus gigantesque, pas aux Etats-Unis. 


Prenons donc les rapports papier vers métal argent et papier vers or maintenant


Bien entendu, ces variations sont approximatives, mais elles donnent une idée de la différence entre avant et maintenant. Elles matérialisent le fait que les métaux précieux représentent une valeur immuable dans le temps, contre laquelle viennent se fracasser les monnaies papiers dont la valeur s'érode au fil des ans.

Selon l'article paru ce jour sur le site de Zerohedge, les mouvements de l'or en ce moment même sur le COMEX sont historiques : on parle ici d'or physique ce qui montre bien que l'inquiétude est monté d'un cran.

Car, et cela fait référence à l'article de l'un de mes blogueurs favoris, Bruno Bertez : l'or est rationné comme tout ce qui n'est pas à son prix, personne ne l'a encore compris.

L'idée que Bertez exprime fort justement est ce que je ressens confusément, même si j'ai un mal fou à l'exprimer simplement (et pourtant, j'essaie) : l'or n'est pas un marché libre.
Le plus souvent, dans des proportions qui donnent le vertige, il est remplacé par du papier.

J'ai presque envie de répondre qu'il y a quand même un certain nombre de personnes (dont votre serviteur) qui l'ont compris, mais c'est vrai que ce n'est pas un sujet qui sera abordé au journal de 20 heures sur TF1.
Et c'est pour cela qu'il faut le répéter, sans se lasser.

J'écris sur l'or, encore et encore, pour éveiller les consciences afin que la manipulation des pseudos-magiciens prenne fin...

Que cela soit avec le Bitcoin, l'or, le platine,  ou tout ce que vous voulez, il faut que ce transfert de richesses s'arrête.
Le peuple en est le plus grand perdant, au bénéfice d'une caste sans cesse rétrécie de crapules dont le seul avantage est de pouvoir imprimer à leur profit une monnaie qui devrait être le bien commun...

samedi 23 mai 2020

Le Thérémine

J'ai fait connaissance récemment d'un nouvel instrument de musique, le Thérémine, du nom de son inventeur, Leon Theremin


C'est un instrument assez fascinant : on ne le touche pas, mais il produit quand même de la musique !

Plus précisément, le son est produit par un oscillateur et c'est l'effet capacitif apporté par le corps et le déplacement des mains de l'instrumentiste qui va affecter la fréquence et donc produire les sons. 

On peut dire que c'est l'un des tout premiers équipements permettant de jouer de la musique électronique.

Pour bien jouer du Thérémine, il faut utiliser les deux mains : l'une commande le volume et l'autre la hauteur de la note. 
C'est sans doute ce qui le rend assez compliqué à manipuler. 

Il parait que c'est l'instrument le plus difficile à maîtriser. Il faudrait compter environ 20 000 heures. 

Il n'existe que 4 écoles pour apprendre à manipuler le Thérémine (dont une au Japon et une en Russie). 

Ecoutons et observons dans le court extrait ci-dessous dans lequel l'inventeur du Thérémine joue de l'instrument qui porte son nom : 




Le clip ci-dessous est assez représentatif des capacités de l'appareil, pour une personne qui sait en jouer.



L'effet, plutôt  bizarre pour un béotien comme moi, c'est de penser que l'on pourrait savoir jouer rapidement de cet instrument simplement parce que l'on observe les musiciens déplacer les mains dans l'air.  Il suffit d'observer les vidéos amateurs pour se convaincre que cela resterait certainement voué à l'échec !




vendredi 22 mai 2020

La guerre du feu


Je me souviens encore avec émotion de La Guerre du Feu, un roman de J.H. Rosny Ainé (le nom en lui seul était tout un programme) que j'ai lu, très jeune, vers 6 ou 7 ans. 


Je me rappelle aussi qu'en 1981, moi qui n'allait jamais au cinéma, j'avais fortement insisté auprès de mon père pour qu'il nous emmène voir "la Guerre du Feu". 
L'expérience avait été mémorable, même si j'avais pas du tout apprécié la débauche de scènes à caractère sexuel et le non respect des différents chapitres. Dans mon esprit d'enfant, je m'attendais à une transcription littérale du roman qui avait attisé, c'est le cas de le dire, mon imagination. 

Il y a quelques jours, j'ai eu l'occasion de voir "10 000" dont l'action est précisément censée se tenir dix mille ans avant notre ère. Malgré la débauche d'effets spéciaux, je n'ai pas pu tenir plus de 45 minutes...

Je suis allé vérifier et mes pires craintes se sont avérées fondées : Roland Emmerich est bien le réalisateur de ce navet.
 
De fait, j'ai proposé à mon amie de voir un VRAI film de préhistoire : l'adaptation par Jean-Jacques Annaud de la Guerre du Feu (en anglais : The Quest for Fire), gros succès cinématographique de l'année 1981.
 
Le scénario est de Gérard Brach, une de mes sources d'inspiration, même si apparemment, son dernier script "Sa Majesté Minor" était plutôt baclé (je n'ai pas vu le film). 

La musique magistrale était de Philippe Sarde, et l'on peut dire sans hésitation que, s'agissant d'un film sans "véritables" dialogues, l'impact global de l'oeuvre n'aurait pas été aussi important sans ce style particulier. 
Une partie de la musique de Sarde se trouve accessible en cliquant sur le lien ci-dessous : 



Le budget était de 12 500 000 $, somme raisonnable aujourd'hui, mais plutôt impressionnante en 1981. 
Je n'en reviens pas comment avec seulement 2 films à son compteur, ayant chacun connu un succès mitigé, Jean-Jacques Annaud a réussi a obtenir la confiance de ses producteurs et a pris le temps nécessaire pour réaliser un film sans concessions, avec notamment des plateaux de tournage au Canada, en Ecosse et au Kenya. 

La véritable révélation, en fouillant dans les archives de Youtube a été de retrouver quelques minutes de "making-of"

Le voici accessible via le lien ci-contre : https://www.youtube.com/watch?v=pdhEV70XYIU
Pour une raison assez étrange, cette vidéo vous demandera d'établir que vous avez plus de 18 ans. 


Ce sera l'occasion de retrouver Anthony Burgess, chargé par Annaud de construire les langues utilisées par la tribu des Oulhmar et des Ivaka. 
Ecoutez-le dans la vidéo plus haut à partir de la minute 4:00, préciser ce qu'il pense de la langue de nos ancêtres et de la manière dont ils s'exprimaient. 
Je suis vraiment admiratif de la vie d'Anthony Burgess, véritable touche à tout artistique, à la fois linguiste, musicien, écrivain,... Quelle vie !

Dans un autre registre, Desmond Morris a été embauché pour expliquer la gestuelle et la manière de se déplacer des hommes préhistoriques. 
Ses explications sont intéressantes, mais bien que n'ayant aucun élément de preuve, je crois qu'il se trompe. A mon avis, il y a 80 000 années, la démarche de nos ancêtres devait déjà être similaire à celle de l'homme moderne, et beaucoup moins simiesque que ce qui nous est présenté. 
Notons qu'au moment de l'écriture de cet article, Desmond Morris est sans doute encore en vie, à plus de 90 ans. Il y a 2 ans, il sortait un bouquin, en vente dans les bonnes librairies. 

Mentionnons encore bien sûr la présence de Ron Perlman en Amoulkar. 
J'ai été surpris de voir que même lui avait eu besoin de maquillage pour interpréter Amoulkar 
( non, je blague...)
Ron Perlman a révélé dans une interview que lorsque Jean Jacques Annaud l'a appelé, il était sur le point d'abandonner le métier et de devenir pour de bon, chauffeur de limousine. 
C'est encore JJA qui lui a sauvé la mise pour son rôle dans Stalingrad, alors que "son téléphone ne sonnait plus depuis 3 ans"




Alors certes, la guerre du feu est certainement rempli de quelques fautes ou approximations : la cohabitation de tribus à des stades d'avancement aussi différents que les Oulhmar, les Kzamms, les Wagabou et les Ivaka est anachronique pour dire le moins ... Le fait de voir les Oulhmar baver comme des chiens à la vue du gibier est agaçant au minimum.  

Mais l'esprit préhistorique de la Guerre du Feu est sincère et ne se retrouve à aucun moment au sein du film 10 000 BC, où on a vraiment l'impression que les acteurs vont écrire un article de blog, dès qu'ils auront fini de chasser le mammouth. 

samedi 9 mai 2020

Un suivi rapide de mes articles précédents


Dans ce petit article très court, je picore quelques titres de l'actualité, en rapport avec les articles que j'ai écrit précédemment ces dernières semaines. 

Uber : le titre prend 6% malgré 3 milliards de dollars de pertes.
Je l'ai dit et je le redis : Uber ne fera pas de bénéfices dans le futur immédiat, si jamais il en fait. 
Dans un univers normal, ce genre de boite ne tiendrait pas 5 ans. 
Pour des leaders mondiaux, tels que Microsoft, Cisco, Google,  ... Le marché n'a jamais toléré des périodes aussi longues sans dégager un bénéfice d'exploitation. 



Elon Musk indique qu'il n'est pas super fan de Warren Buffet : c'est précisément ce que je dis depuis plusieurs articles sur Elon Musk.
Elon Musk n'est pas fait pour faire du bénéfice : ce n'est pas son sujet. Son sujet, c'est de faire de l'innovation, et peu importe les coûts. 
Dans ces conditions, pas étonnant qu'il n'ait pas d'atomes crochus avec Warren Buffet qui est justement l'archétype de l'investisseur patient, qui va investir dans des sociétés qui peuvent générer du cash et des résultats sur la durée. 

Le prix de l'or est estimé au doigt mouillé par la LBMA : lisez cet article détonnant de Ronan Manly chez BullionStar. En résumé, les estimations d'or au LBMA se font sans tenir compte des prix plus élevés tels qu'indiqués sur le COMEX. 
C'est ce que j'ai voulu indiquer, peut-être maladroitement dans mon précédent email : la responsabilité du fixing des prix des métaux précieux incombe à ceux qui ont intérêt à ce que l'augmentation soit manipulée, contrôlée et, in fine, contenue. 

Le fait que ce genre de personnes commencent à intégrer les cryptomonnaies dans leur réflexion est un signal faible qui va dans le sens d'une augmentation de leur valeur à terme. 

Le premium sur le métal argent implique un besoin de monnaie alternative :  Zerohedge, explique le ratio Or sur Argent, encore mieux que je n'ai su le faire. Le métal argent a une particularité, car il est à la fois à caractère industriel et à caractère d'investissement. Lequel de ces deux usages l'emporte est un bon indicateur du niveau de crise en cours... 

Lagardère : la lente agonie d'un héritier inconstant


Note au lecteur : mon titre original pour cet article était : "la lente agonie d'un abruti".
Comme quoi, je ne suis pas si téméraire que cela. 


L'actualité autour du groupe Lagardère est importante, presque bouillonnante. Il y a beaucoup à dire.

Un bref rappel du personnage : Arnaud est donc le fils unique de Jean-Luc, l'emblématique patron qui parti de pas grand chose à su construire un empire extrêmement hétéroclite, articulé en particulier autour de l'aéronautique (au travers d'EADS) et des médias (au travers d'Hachette). La partie médias ne s'est pas construite sans mal, et en particulier à souffert de plusieurs échecs parfois retentissants. 


Particularité de l'empire Lagardère : il est contrôlé en commandite, car Jean-Luc n'est pas un milliardaire. 

En Mars 2003, Jean-Luc Lagardère décède brutalement des suites d'une encéphalomyélite aïgue, une maladie assez rare. 

Les rênes du groupe Lagardère sont donc confiés à son fils, suivant la volonté du fondateur. 
Jusque là, tout va plutôt bien malgré des hauts relativement hauts et des bas très très bas, dangereusement près du sol.

Là où cela se corse, c'est que le fiston a plutôt très très mal géré la société, et uniquement dans le sens du rétrécissement de la taille du groupe. 

Entre 2003 et 2007, Arnaud Lagardère a décidé d'endetter très fortement sa holding personnelle, Lagardère Capital & Management pour passer de 5 à 10% du groupe qu'il contrôlait de toute façon au niveau opérationnel, via son statut de commandité
Sur le plan stratégique, quel est l'intérêt de passer de 5 à 10% qui n'est pas un niveau permettant de contrôler effectivement le groupe ?
Aucun. On peut comprendre que le fiston croit en son groupe et souhaite se renforcer, mais dans ce cas-là, autant attendre une baisse significative du marché actions, ce qui ne s'est pas du tout produit entre 2003 et 2007 (tout le contraire) et ne pas s'endetter au-delà du raisonnable, ce qui fait qu'aujourd'hui, toutes ses actions sont nanties auprès des banques. 

Lagardère est quasiment "obligé" de se verser un dividende au-delà du raisonnable, ce qui obère fortement les perspectives de développement du groupe qu'il dirige. 
Cette année 2020, avec des pertes qui s'annoncent record (rappelons qu'une grande partie de l'activité s'effectue dans les aéroports, au travers de Lagardère Travel Retail Group) est la première où le groupe a renoncé au versement du dividende. Et encore ! Ce n'est que sous la pression du fonds activiste, Amber Capital et de son patron, Joseph Oughourlian et sous la menace de se voir enlever le statut de commandité. 

Entre 2003 et 2019 (avant donc la crise du Covid-19), la capitalisation du groupe a fondu de plus d'un tiers, quand dans le même temps, la valorisation de l'indice CAC40 faisait plus que doubler. 

Le chiffre d'affaire est passé de 12 milliards à 7 milliards. 
Le groupe qui possédait un ensemble immobilier florissant s'est délesté de l'essentiel avec plus de 600 millions d'euros de vente

Les investissements se sont tous ou presque révélés désastreux. 
Tous les sites Web acquis au début des années 2010 à des valorisations souvent excessives ont été revendus, majoritairement à perte, à des sociétés, comme TF1 (Doctissimo), le groupe Les Echos ( Boursier.com) ... 
Le pole TV, plutôt rentable, avec des marques fortes, telles que Gulli a été revendu à M6 Group. 
Lagardère Sport, que le fiston avait lancé pour se démarquer de son papa, a été revendu à HIG Capital : la perte est évaluée à environ 1,1 milliard d'euros sur une quinzaine d'années
Depuis plus de 15 ans, en dépit de multiples plans de relances et l'implication personnelle du patron aux manettes, la radio Europe1 connait une érosion d'audience continue...

Source : BFMTV du 18 Avril 2019


On pourrait multiplier les exemples. La liste est longue des erreurs commises sous l'entière responsabilité de Monsieur L. 

Après tout, je n'ai pas spécialement envie de critiquer les investissements hasardeux et les dégagements au plus mauvais timing. Il est très facile de critiquer avec un regard clair sur le rétroviseur. 

Le problème, c'est l'homme...




Ce n'est pas que je sois jaloux de ses relations ou de sa belle épouse, la délicieuse Jade Forêt (30 ans de moins et 30 cm de plus que lui) ...

C'est que je pressens, et ce depuis plusieurs années, que l'histoire du groupe Lagardère sera bientôt celle d'un immense gachis ... et qu'il ne sera pas nécessaire d'attendre la troisième génération pour aboutir au démantèlement pièce à pièce de ce qui fut autrefois un groupe audacieux (*)

Non seulement, Arnaud Lagardère fait des mauvaises décisions, s'endette à tort et à travers, ... mais surtout, il ne travaille pas, il n'a aucune constance, aucun sens du management. Et c'est principalement ce que je lui reproche. 

Bien entendu, on trouvera des voix pour dire le contraire et même des plumes pour l'écrire

Il n'en reste pas moins que la désaffection d'Arnaud Lagardère pour le travail est un fait avéré : même la page Wikipedia du bonhomme est obligé d'en parler pour expliquer la catastrophe commerciale que représente Lagardère Sport, avec bien entendu les pudeurs habituels d'un site qui cherche en principe à garder une certaine neutralité. 

Ok, donc A.L. est un fainéant, et quelque part on peut presque le comprendre ... Mais alors si le business ne l'intéresse pas, pourquoi cherche-t-il tant à garder son statut de manager ? 
Le type sait qu'il est un mauvais manager, mais plutôt que de passer la main à un quelqu'un de compétent ou de chercher à compenser son manque de talent par une force de travail, il préfère faire croire qu'il a les épaules.... avec le résultat que l'on observe.
Je ne serai jamais actionnaire de Lagardère dans ces conditions. 

Avez-vous vu les vidéos où Arnaud se met en scène avec son épouse ? 
C'est impressionnant de mièvrerie, le fiston se qualifie lui-même d'imbécile ... C'est vous dire. Franchement, cela fait honte de voir un manager d'une entreprise, quelle que soit sa taille, se mettre en avant ainsi. Arnaud Lagardère a eu tellement honte de ce documentaire qu'il en a fait acheter les droits pour la France, afin de les mettre au placard

    Source : Gala.fr du 15 Janvier 2020


Cet article de Libération, un canard que je ne porte pas spécialement dans mon coeur, est encore plus assassin : selon l'une des sources, "Arnaud Lagardère aurait fait un très bon vendeur de cravates, s'il n'était pas né héritier". 

L'un des pans majeurs de l'activité étant en lien avec l'activité dans les aéroports, il est facile d'imaginer comment le chiffre d'affaires va évoluer pour l'année en cours. C'est incroyable de bêtise de presque tout focaliser sur une seule activité comme cela, quand on est autant diversifié au départ. 

Quoi qu'il en soit, il est à peu près clair pour tout le monde que l'empire Lagardère est en voie de déliquescence. 
C'est d'ailleurs précisément ce que lui reproche Amber Capital : de procéder à une liquidation désordonnée du groupe. Et les arguments du fonds d'investissement sont imparables. Lisez cet article de Libération (encore !) pour vous en convaincre. 

On rentre maintenant dans le sujet de fonds de cet article, la véritable raison d'être de ce texte : le capitalisme de connivence ("crony capitalism") à la française ! 

Menacé, avec des arguments tout à fait légitimes par Amber Capital, vers qui Lagardère s'est-il tourné pour sa protection ? Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy, qu'il appelle son "frère" pour lequel il a fait beaucoup pour assurer son élection en 2007 a gardé de très bons liens avec le Qatar (et on sait pourquoi !!!), actionnaire de référence du groupe depuis Jean-Luc Lagardère. 

L'AG du groupe a eu lieu ce 5 Mai 2020 : selon tous les standards en vigueur, elle n'était pas aux normes de ce qui se fait pour une assemblée : actionnaires réduits au silence, propos désobligeants, critique contre Colette Neuville,...

Avant cela, il y a eu les rumeurs de prise de participation de l'annonce de la prise de participation de Vivendi (Vincent Bolloré) pour remonter un cours de bourse qui faisait vraiment désordre à quelques jours de l'AG et qui aurait sûrement poussé le vote des petits porteurs du côté d'Amber. 

Les rumeurs ont permis en cette fin d'Avril de faire remonter le cours. Et la prise de participation par Vivendi a consolidé l'ensemble autour de 14 Euros.

Mon avis : tout cela a été orchestré par le capitalisme de connivence bien connu en France et qui fait que des société de grande taille ne peuvent plus éclore en France, à l'exception notable d'Iliad. 
Nicolas Sarkozy en s'impliquant, renvoie l'ascenseur à celui qui l'a aidé dans son élection, et en profite également pour facturer de juteux frais d'avocats. 
Quant à Vivendi, donc Vincent Bolloré, je ne serais pas aussi ravi que cela de l'avoir à mon capital, si j'étais Lagardère. 
Bolloré est connu pour ne pas être un enfant de choeur. Les sociétés Bouygues et la banque Rivaud s'en souviennent encore...

Je crois que tous ces gens-là se préparent à récupérer les meilleurs morceaux dans le cadre d'une mise en vente à la découpe du groupe, qui aura probablement lieu d'ici quelques années... 

On a en résumé, selon moi, tous les ingrédients d'un désastre à venir : 
  • Un héritier paresseux mais qui ne veut pas l'admettre et qui ne veut pas déléguer l'opérationnel 
  • Une stratégie erratique, ou plutôt une absence de stratégie qui coûte très cher. 
  • Une vente progressive par appartements pour payer les charges issues de l'endettement personnel. 
Pourtant, Arnaud Lagardère ne percevra sans doute pas grand chose, peut-être une dizaine de millions d'euros, car son endettement dépasse la valeur de sa participation dans le groupe qui porte son nom.


Mon opinion d'Arnaud Lagardère est donc terrible, on l'a compris, mais en matière de massacre d'entreprise, il y a bien pire, et de loin : Serge Tchuruk, le destructeur d'Alcatel.
Alors lui, je ne lui consacrerai pas un article, car je serais bien trop agressif et surtout sans pitié pour un type responsable, pratiquement à lui seul de la descente aux enfers d'un des fleurons tricolores.


(*) Pour plus de détails sur la loi des 3 générations, vous pouvez consulter ce lien.



dimanche 3 mai 2020

Comment est fixé le prix de l'or


Je pense que cet article est, de loin, le plus important que j'ai jamais publié ce blog.

Je s'interroge sur la manière dont sont établis les prix de l'or et pourquoi ce dernier ne monte pas autant qu'il le devrait.

On a tendance à croire que le prix du métal précieux s'établit par la simple combinaison de l'offre et de la demande, comme tout marché qui se respecte.

En fait, pas du tout.

L'or est une denrée bien trop stratégique pour qu'on lui permette d'exprimer directement son potentiel.


Je vais ci-dessous expliquer ce que je sais, c'est à dire peu de choses, et surtout, je vais exprimer mon ressenti, ce que je crois, après avoir pratiqué le marché pendant de nombreuses années.

Le prix de l'or est majoritairement défini en Angleterre par la LBMA, London Bullon Metal Association, qui est reconnu comme l'opérateur de référence sur ce marché des métaux précieux.

L'ancien système faisait appel à un fixing de l'or, une opération qui se produit 2 fois par jour (à 10:30 et 15:00 et qui faisait intervenir 5 banques : Deutsche Bank, Barclays, HSBC USA, Société Générale et Scottia Mocatta, qui n'est rien d'autre que le plus vieux négociant en or du monde (établi en 1671 !) et dont la maison mère, Bank of Nova Scotia vient d'annoncer la fin des activités.

Le nouveau système fait appel à 15 acteurs : Bank of China, the Bank of Communications, Coins 'N Things, the Industrial and Commercial Bank of China, INTL FCStone, Jane Street Global Trading, HSBC Bank USA, JPMorgan Chase, Koch Supply and Trading, Marex Financial, Morgan Stanley, Standard Chartered, the Bank of Nova Scotia, et la banque Toronto-Dominion.
Comme on peut le voir, l'écrasante majorité des participants sont des banques.
Cet article de BullionVault en détaille l'historique et le principe.

En parallèle de cela, la COMEX située aux Etats-Unis permet de gérer des contrats d'achats et de vente sur le prix de l'or qui sont presque exclusivement conclus en monnaie papier.

Si vous cherchez sur Internet, vous trouverez d'innombrables articles d'inspiration à priori plus ou moins conspirationnistes, y compris sur des sites aussi sérieux que celui de Forbes.
Que disent en substance l'ensemble de ces sites : qu'il existe une action parallèle au niveau du LBMA et du COMEX pour contraindre la hausse du marché des métaux précieux. 

Cet article de 2012, de Jean-François Faure, fondateur de AuCoffre.com explique la situation et en particulier le fait que la COMEX ne détient pas l'or physique qu'elle échange, ce qui fait que si les participants demandent la livraison physique de leur or, elle se retrouvera dans l'incapacité d'honorer ses contrats.

L'article suivant fait un point de situation à fin Décembre 2019.

Pour être clair, la manipulation du cours par les banques n'est pas seulement une vue de l'esprit des conspirationnistes : 
En 2014, la Barclays a été condamnée à une amende de £26 millions.
En 2016, la Deutsche Bank a été condamnée à une amende de $60 millions.
Au moins 10 grandes banques auraient été engagées dans la manipulation des prix.
En ce moment, une enquête est en cours sur JPMorgan.

Sans commentaires... Quand un système vous permet de gagner des centaines de millions de dollars et que vous payez une amende de plusieurs dizaines de millions de dollars, il y a de quoi rire très fort.

Une organisation en particulier, s'occupe de dénoncer avec une constance qui force l'admiration, la manipulation supposée des prix. Il s'agit du GATA (Gold Anti Trust Action Committee) qui, sous l'égide de Chris Powell dénonce inlassablement depuis 1998 les actions des institutions financières pour encadrer le prix de l'or.

Il y a également ce site, Investment Research Dynamics de Dave Kranzler que j'aimais consulter, mais je dois avouer qu'il est pénible de lire des articles qui tous découlent de la même veine : le marché de l'or est sur le point d'exploser à la hausse, la fraude du LBMA va être dévoilée au vu et au su de tous, le COMEX va faire défaut, ... Pour être sans cesse démenti par la réalité, et pour finalement observer que la situation perdure au fil du temps.

Voici ce que je pense : oui, il y a de la fraude, et les banques qui s'en rendent coupables s'acquittent d'une amende qui rend malgré tout l'opération très profitable.

Très régulièrement, le site Zerohedge fait état d'ordres de vente massifs faisant chuter brutalement les cours.


Quand vous êtes négociant de métaux précieux et que vous souhaitez vendre une grande quantité d'or, vous ne vendez pas la totalité de vos contrats à tout prix, d'un seul tenant sans fractionner en ordres plus petits ... Sinon vous allez affoler le marché et le faire baisser brutalement, vous allez déclencher des stops de protection, et donc vous allez vendre moins cher votre or.
C'est pourtant ce qui se produit régulièrement depuis des années et notamment sur tout ce mois d'Avril 2020.
La seule raison pour laquelle ce ou ces mystérieux vendeurs passent des ordres de cette nature, c'est précisément parce qu'ils veulent baisser les prix.
Ces mystérieux vendeurs veulent absolument que le prix baisse pour pouvoir vendre moins cher.
Ces vendeurs ne peuvent être que des banques ou bien des banques centrales, agissant de concert avec les gouvernements.
Ils utilisent l'argent papier qui ne leur coûte rien à produire pour faire baisser les prix.

Dire cela, ce n'est pas être conspirationniste, c'est simplement constater la réalité des faits.

Oui, les prix de l'or sont anormalement bas, et ils sont maintenus à ces niveaux, parce que cela arrange presque tout le monde :

Cela arrange les banques centrales : car l'or est le canari dans la mine, qui montre l'hypercroissance de la masse monétaire... Il ne faut pas que l'on soit aperçoive de l'explosion des déficits et du gonflement des bulles monétaires.
D'ailleurs, l'achat d'or par les banques centrales se renforce fortement ces dernières années et surtout ces derniers mois : elles profitent de cette "gestion contrôlée des prix" en sachant bien que le seul pouvoir des autorités est de retarder l'inévitable.

Cela arrange les banques commerciales, car l'or échappe à leur contrôle. En principe, elles ne peuvent pas ou plus difficilement le taxer, générer des frais sur les échanges, etc...

Cela arrange les Etats-Unis dont le statut de monnaie de réserve du dollar leur permet de continuer à faire la pluie et le beau temps sur les échanges et à imprimer pour soutenir leur train de vie.

Cela arrange les gouvernements "occidentaux" qui peuvent ainsi imposer des taux négatifs, après avoir glosé sans réserve pendant des années sur le fait que les métaux précieux ne rapportaient rien.

Cela arrange les gouvernements dans le viseur de Washington, tels que la Russie et la Chine qui en profitent, à leur rythme, pour convertir leurs coffres et se débarrasser de leurs dollars.

Et pourtant, la situation est plus complexe : l'or est au coeur d'un conflit géopolitique important entre les Etats-Unis et tous les états qui veulent retirer le "privilège exhorbitant" du dollar US, selon les mots déjà prononcés en 1964 par Giscard d'Estaing, alors ministre des finances de De Gaulle.
Demandez à BNP Paribas (et à d'autres) ce qu'ils en pensent : en 2015, BNP Paribas s'est vu infliger une amende record pour avoir utilisé des dollars américains lors de transactions avec le Soudan (il ne s'agit pas ici de commenter le bien fondé de l'action de BNP Paribas : si vous me connaissez, vous savez déjà ce que je pense des banksters).
La liste des pays qui souhaitent s'affranchir du dollar US comme monnaie de réserve n'est pas limité aux suspects habituels, Russie et Chine ...
La Chine est de plus en plus vocale dans sa demande de créer un système alternatif : le président du Shanghai Gold Exchange a appelé à mettre en place une monnaie supra souveraine, indexée au moins en partie sur l'or.
Mais il gardent cet atout dans leur manche, car la situation globale n'est pas assez dégradée. Un jour, il faudra que chaque joueur montre ses cartes. 

Donc au final, la situation actuelle arrange tout le monde, sauf les investisseurs particuliers, qui, il faut bien l'avouer, aimeraient bien que leur investissement au moins ne perde pas de sa valeur.

Du point de vue du petit investisseur américain, le haut des prix atteint en 2013 n'a toujours pas été atteint en dollars constants. La perte ajustée de l'inflation est donc importante, et pénible quand on sait qu'on a raison.
Et cela fait 7 ans que cela dure...

Bien sûr, si l'on regarde sur une durée plus longue, le prix de l'or augmente, et de manière conséquente.
Quand on observe ci-dessous le prix sur 20 ans, le constat est sans appel.


En Août 2000, un kilo d'or vaut 9460 € ( 9092 € en Mars 2003).
Le 1er Mai 2020, soit près de 20 ans plus tard, un kilo d'or s'échange environ 49 050 €.

Cet article de Philippe Drouin Ristori, indique que depuis son lancement en 1999, l'euro a perdu plus de 77% de sa valeur contre l'or.

Et tout cela inclut la manipulation massive de 2013 que j'ai connu et qui m'a fait énormément souffrir puisque j'ai acheté un peu avant la chute sévère, et j'ai vu le prix s'effondrer de plus de 25% en quelques séances.

Il faut également comprendre que l'on n'achète pas au prix "spot" : il y a toujours un "premium" (une différence entre le prix affiché d'une once d'or et le prix effectif du produit) qui dépend de plusieurs facteurs.

Alors, si le prix de l'or est manipulé, comment se fait-il qu'il augmente malgré tout de manière régulière au fil des ans ?
Est-ce qu'il ne devrait pas plutôt baisser compte tenu des sommes massives mises en jeu pour "shorter l'or" ?

En fait, l'or est un thermomètre du sentiment des marchés.
Donc, l'objectif n'est pas tant de le faire baisser que de contrôler l'augmentation des prix.
Sans ce contrôle et ces manipulations de tous les instants, le prix effectif serait bien plus élevé. 
Car, par rapport à la quantité de dollars disponibles, l'or et surtout l'argent ne sont pas chers.

Ce que je dis plus précisément, c'est qu'à mon avis, l'or n'est pas plus cher aujourd'hui à environ 1700 dollars l'once qu'il ne l'était au 31 Décembre 1999 à environ 290 dollars l'once. Car entre temps, la masse monétaire a été multipliée par un facteur bien plus important.

Voici l'évolution de la masse monétaire de Janvier 1959 à Mars 2020 selon l'indicateur M1 :

Evolution de l'indicateur M1 sur les 60 dernières années - Source : CEICDATA

Et ci-dessous de la masse monétaire selon M2 :

Evolution de l'indicateur M2 sur les 25dernières années - Source : TradingEconomics


Ce qui compte vraiment, c'est l'indice M3, malheureusement la Fed de Saint Louis a cessé de le publier depuis le milieu des années 2000 : on s'apercevrait que la multiplication est de plus de 5.




En ce moment particulièrement, le "premium" entre le prix de l'or "spot" et le produit physique est plus élevé qu'il ne l'a été. Pour l'argent et le platine, ce "premium" est tout simplement hallucinant...
Ce "premium" est un indicateur parmi d'autres des contorsions actuelles entre le prix indiqué par un cartel de banques et le prix auquel on accepte de le vendre.

Ainsi donc, le prix de l'or est encadré, enserré et on l'empêche de monter trop haut, trop vite, et de devenir un outil de spéculation.

Seul le bitcoin a pu s'échapper de cette gestion : les autorités monétaires occidentales ont peur de l'or. 
Pour le moment, elles n'ont pas peur des cryptomonnaies.













samedi 2 mai 2020

Elon Musk : quelques théories sur son comportement récent

Hier, 1er Mai 2020, Elon Musk s'est fendu d'une série de tweets tellement bizarres que beaucoup, moi y compris, ont cru à un piratage de son compte.


Et comme si ce n'était pas assez, Musk a modifié son profil par une image assez particulière.


Bien entendu, le cours de bourse, à la suite de ces déclarations a commencé à se diriger vers le sud.


Et les réactions, en réponse à certains de ses tweets, n'ont pas trainé.

En parcourant brièvement et rapidement les tweets, je suis effaré de voir le nombre de gens qui ont investi des fortunes sur cette action, et qui ne peuvent pas supporter une petite baisse, même si cela laisse le cours à des niveaux stratosphériques.



Il faut quand même savoir que l'on parle d'une société, Tesla, dont la capitalisation est de l'ordre de 150 milliards de dollars et dont le principal, sinon l'unique, vecteur de communication est le compte Twitter d'Elon Musk.
Je crois vraiment que le compte d'Elon Musk est le compte le plus important de Twitter en terme de poids économique.
( dans l'absolu, je dirais que le compte le plus important sur Twitter, toutes catégories confondues, est celui de Donald Trump, @RealDonaldTrump) mais celui d'E.M. n'est pas loin derrière.

Dans la foulée, Elon Musk a confirmé qu'il était en violation de son accord avec la SEC qui stipule qu'il doit obtenir l'accord du conseil pour l'ensemble de ses tweets en rapport avec la société Tesla.

Au final sur la journée du 1er Mai, Musk n'a "réussi" qu'à supprimer 14 milliards de dollars de valorisation de Tesla.
Et le Nasdaq était déjà parti pour une journée rouge, donc il n'est pas vraiment possible d'indiquer précisément quelle part de la perte est due aux tweets "maniaco-dépressifs" de Musk.



Ce qui est intéressant, c'est d'analyser pourquoi un type comme Musk ferait de telles déclarations au point de complètement saborder la valorisation de Tesla.
Et surtout que maintenant, la SEC ne pourra pas rester sans rien faire, comme cela s'est produit tant de fois dans le passé, au risque de vraiment passer pour des clowns !



Plusieurs explications viennent en considération :

1/  Le compte a été piraté.
Nous avons vu que ce n'est pas le cas. Du reste, Musk est un type très prudent avec sa sécurité informatique, et c'est tout sauf un abruti. Il n'aurait du reste pas confirmé ses écrits.

2/ Musk est un grand consommateur de substances illicites, qui ont perturbé son jugement.
Là encore, ce n'est pas le cas. Les messages auraient déjà été effacés. Mais c'est une opinion très répandue.

Vous noterez d'ailleurs qu'il n'a rien dit concernant SpaceX, qui n'est pas cotée. Le type est pleinement conscient de ce qu'il fait.

Donc, il reste l'option selon laquelle, Elon Musk VEUT faire baisser le cours de l'action et/ou se faire éjecter comme CEO, ce qui ne nous explique pas pourquoi...


Cette histoire se produit d'ailleurs à un moment où Musk est sur le point d'obtenir une compensation énorme basée principalement sur la bonne tenue du cours de bourse (et pas sur la rentabilité, bien sûr).


3/ Selon l'idée développée par Gordon Johnson de GLJ Research dans un article de Zerohedge, Tesla a désespérément besoin d'argent frais pour couvrir les pertes induites par la fermeture de ses usines à Fremont.
Sauf que le cours actuel de l'ordre de 700 dollars par action est trop haut pour attirer les investisseurs institutionnels où même des acheteurs industriels.
Tesla pourrait se vendre à Apple ou à Google : la marque est belle, la technologie est là.
Mais, à mon avis, au-dessus de 100 milliards de dollars (pour rappel : la capitalisation actuelle est de 130 milliards) il ne pourra pas revendre, même à une société comme Apple.
Et puis une vente de cette dimension prend du temps (pour être acceptée par les autorités en charge de la concurrence) et il n'a pas assez de temps.

Elon Musk doit donc faire baisser le cours de l'action avant de risquer de faire exploser les niveaux de dette prévus par les conventions sur les liquidités actuelles, ou bien il risque de devoir émettre une alerte de continuité d'exploitation.

Pourquoi pas ?
En clair, cette hypothèse est que, quel que soit le "hype" entretenu autour de la société, son besoin d'argent est trop urgent. Et le COVID-19 est un bouc émissaire bien pratique.
J'ai beau envisager la situation sous cet angle, je n'arrive pas bien à l'expliquer...


4/ La dernière hypothèse plus radicale (ou plus conspirationniste) est celle développée par Rob Schmied sur son fil twitter. Elle étend et développe ce qui a la précédente hypothèse.






Cette théorie est fascinante même si elle n'explique pas tout.
Le fond du sujet est peut-être que Musk est fatigué de devoir gérer 2 sociétés et souhaite se focaliser avant tout sur SpaceX qui est son "bébé" ... en attendant d'accueillir un sixième enfant, d'ailleurs.

Il sait aussi que la société Tesla est désormais trop liée à lui pour pouvoir se désengager sans chaos... Il ne peut pas démissionner

Tout cela expliquerait un peu ses tweets.

Au-delà, il n'y a qu'une certitude : les petits porteurs d'actions TSLA ne seront probablement pas à la fête dans les prochaines semaines. Sell in May and Go Away.



Cela fait des mois (des années ?) que je dis que cette société est le digne représentant de son époque : elle est complètement surévaluée, basée sur le culte de la personnalité d'une seule personne (qui n'est même pas son fondateur),....

Et surtout :  toute l'action de la société depuis des années montre clairement qu'elle se fiche complètement de faire des profits !

C'est évident, et je ne l'entends jamais...
J'ai fait un paragraphe spécial sur Tesla dans mon article sur WeWork sur ce sujet précis.

Attention : il ne s'agit pas de dire que Tesla ne vaut rien ou que ses produits sont mal conçus.
Tesla, dans l'absolu, n'est pas une fraude à l'actionnaire, comme c'est le cas de WeWork ou Enron, par exemple.
Tesla fait des produits extraordinaires, très innovants, qui ont des années d'avance sur la concurrence, ... mais n'a pas fait un bénéfice depuis des années (et ne me parlez pas de la vente des droits à polluer).

Si, comme moi, vous avez lancé votre business, et bien vous savez parfaitement que l'obligation de faire du profit, c'est un tout autre terrain de jeu que de lancer un nouveau produit ou de faire du chiffre d'affaire. 











L'excellente surprise Sarah Knafo !

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